Sur les falaises du cap Blanc-Nez, l’artiste lillois Clément Lesaffre a projeté des portraits géants de migrants, une nuit, sans être vu. Une façon de raconter leur histoire mais aussi, symboliquement de leur faire traverser la mer qu’ils veulent franchir.
Projetés sur les falaises du cap Blanc-Nez, des regards, des sourires, ceux de migrants : Nasrat, Ahmedin et Nati… Face à une mer qu’ils rêvent de franchir.
Des images majestueuses, symboliques, immortalisées dans le plus grand secret, en pleine nuit. Avec pour seuls témoins, l'artiste lillois Clément Lesaffre et son équipe. « Il y a une forme d’émotion qui nous prend, de voir un visage qui va friser la centaine de mètres de haut. C’est indescriptible », décrit-il. A Nord Littoral, il explique que c'est pour des questions de sécurité qu'il n'a pas rendu le spectacle public : "à la fin, on s'est fait piéger par la marée".
Des heures dans la "Jungle" de Calais
Derrière ces portraits il y a des histoires, un passé, que Clément Lesaffre a aussi recueillis. Il a passé des heures au cœur de la "Jungle" de Calais à rencontrer les gens, tenter de comprendre... bien avant de sortir son appareil photo.« Chacun avait un vécu important. Ce sont des gens qui avaient des boulots comme vous, comme nous, comme nous tous mais qui ont fui pour une sacré bonne raison », précise l’artiste.
Un documentaire à venir
Des visages, des histoires, Clément Lesaffre en a déjà captés des centaines partout en France et au Canada. Avec à chaque fois cette même démarche : la projection des portrait sur lieu emblématique, et une photo pour l'immortaliser. Toujours dans une recherche de cohérence entre, l’histoire, le visage et l’endroit sur lequel il est projeté.Bien des projets des rencontres attendent encore l'artiste dans la région comme à travers le monde. Quant à son travail avec les migrants, il espère rapidement en tirer un documentaire.