Un reportage de Stade 2 a alimenté dimanche la polémique sur le dopage mécanique et l'utilisation possible de vélos équipés de minuscules moteurs électriques, sans accuser personne mais en s'appuyant notamment sur des images de Cancellara lors de Paris-Roubaix, Froome ou Contador.
Prouvée depuis la découverte du vélo d'une concurrente belge équipé d'un moteur électrique aux Mondiaux de cyclo-cross fin janvier, la tricherie mécanique ne serait pas uniquement le fait de coureurs de seconde zone selon ce reportage diffusé dans l'émission sportive dominicale de France 2."Des coureurs de très haut niveau" sont soupçonnés, "mais tant qu'on n'a pas de preuve, on ne peut pas accuser", témoigne Jean-Pierre Verdy, ancien directeur des contrôles de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Et le reportage de Stade 2 de montrer une nouvelle fois ces images connues des attaques foudroyantes du Suisse Fabian Cancellara lors de ses victoires au Tour des Flandres et à Paris-Roubaix 2010, ou celles du Britannique Chris Froome dans le col de la Pierre-Saint-Martin, lors du dernier Tour de France, quand il dépose littéralement ses concurrents. Autre image rapportée par le reportage de France Télévisions: celle du mécanicien d'Alberto Contador manipulant fébrilement son poignet de montre pendant de longues secondes, tout en inspectant le vélo de l'Espagnol juste avant que la machine aille subir un contrôle technique lors du dernier Tour d'Italie.
Caméra thermique à l'appui
L'image peut sembler étrange quand on sait qu'un moteur caché dans le moyeu du pédalier ou dans le moyeu de la roue arrière est susceptible d'être déclenché à distance via un simple cardio-fréquencemètre ou une montre, comme l'explique Stefano Varjas, inventeur du premier moteur électrique adapté à un vélo de compétition, rencontré par Stade 2 à Budapest . Caméra thermique à l'appui, le reportage de France 2 a repéré des sources de chaleur inexpliquées sur les vélos d'au moins deux concurrents lors de deux courses italiennes récentes, les Strade Bianche et la Semaine Coppi-Bartali.Mais l'identité de ces deux coureurs n'est pas révélée, pas plus que leur nationalité ou leur équipe.
Une certitude, selon Stefano Varjas: la miniaturisation de ces moteurs électriques est désormais poussée très loin. Et l'ingénieur hongrois d'exhiber un minuscule cyclindre de 2 cm de diamètre et de 5 cm de longueur capable de générer une énergie supplémentaire de 250 watts. Quant à cette roue électromagnétique également fabriquée par Stefano Varjas, elle peut apporter une énergie de 60 à 200 watts. Moyennant un prix allant de 50 000 à 200 000 euros pièce.