À Calais, des commerçants ne décolèrent pas. Ils constatent avec amertume que l'Etat n'a pas tenu ses promesses concernant leurs difficultés liées à l'afflux de migrants.
Ils sont en colère. Et envisagent même d'attaquer l'État en justice. Les commerçants en colère de Calais ont décidé de monter au créneau. Six semaines après leur action symbolique à Paris et les promesses du gouvernement de leur apporter des aides, ils ne voient toujours rien venir. "On s'est moqué des commerçants, des entreprises de Calaisis. On nous a reçus en grande pompe à l'Élysée, aujourd'hui il n'y a pas d'aides", explique à France 2 Frédéric Van Gansbeke, président du collectif des commerçants de Calais.
Le 7 mars dernier, 500 commerçants de la ville s'étaient déplacés à Paris. Objectif : obtenir un grand plan d'aide pour le Calaisis. A la sortie de leur rendez-vous à l'Elysée, on leur avait promis la création d'une cellule d'urgence pour accompagner les professionnels et leur proposer des reports ou exonération de charges. Mais depuis rien selon le collectif. La cellule crée en préfecture a reçu 105 dossiers de demandes d'aide. "Je ressens une grosse amertume. Ce qu'ils proposent aujourd'hui c'est juste un étalement des charges, pas un dégrèvement", explique Antoine Boutillier, coiffeur et membre du collectif. "Aujourd'hui, notre métier est considéré comme un métier où l'on doit se débrouiller tout seul et faire face aux problèmes", explique aussi à BFMTV Pierre Nouchi, patron d'un restaurant gastronomique à Calais.
Désarroi
Selon le collectif des entreprises et des commerçants de Calais, les commerces de la restauration ont perdu 40% de chiffres d’affaires en un an. Les commerces de détail, eux, ont perdu 20%. La situation reste très tendue avec les migrants de la jungle dont ils réclament le démantèlement. Frédéric Van Gansbeke, le président du collectif hausse donc le ton : "On en a ras-le-bol notamment parce qu'aujourd'hui on laisse toujours la partie nord de la Jungle et qu'on ne la démantèle pas, peste-t-il sur RMC. On s'aperçoit bien que rien n'est fait, rien ne change. Alors pourquoi saisir la justice ? Simplement parce que quand on essaye de dialoguer avec le gouvernement et que quand on essaye de faire les choses de manière bon enfant, on n'est pas entendus."