De multiples incendies se sont déclarés mercredi midi dans plusieurs zones de la "Jungle" de Calais, tandis que quatre migrants ont été interpellés.
Dans la continuité des feux volontaires qui ont ravagé une partie du camp dans la nuit, et après une matinée pourtant calme, les départs de feux se sont multipliés peu avant midi, dégageant d'épais panaches de fumée noire visibles depuis le port de Calais, à 500 mètres de là.
Quatre migrants afghans ont été interpellés mercredi matin pour "incendie" et "tentative d'incendie", a rapporté la préfecture du Pas-de-Calais. Les flammes léchaient certains poteaux électriques, et la camionnette d'une association et des caravanes de migrants se sont embrasées.
Entre 12H30 et 13H00, des feux se sont également allumés jusqu'en bordure du camp. Tandis que régnait une forte odeur de brûlé, de petites explosions se faisaient entendre en plus du crépitement omniprésent des abris en train de brûler, ont entendu des journalistes de l'AFP. Du côté des migrants, les selfies et les vidéos se multipliaient : on se filmait devant les flammes, des jeunes étaient en direct sur Skype avec leur portable, etc.
Mises à l'abri
Des pompiers sont arrivés mais leur nombre ne leur permettait pas de lutter contre tous les feux en même temps. Des bénévoles et migrants tentaient donc d'éteindre les flammes avec leurs propres moyens - des extincteurs et petites lances à eau. Plusieurs migrants sortaient précipitamment de leurs abris avec leurs affaires alors que les feux étaient de plus en plus importants et proches et prennent la direction des cars. D'autres mettaient à l'abri leurs objets de valeur comme des groupes électrogènes.Certains mettaient aussi à l'abri des bombonnes de gaz. Un 4X4 de bénévole tractant une remorque pleine de bonbonnes de gaz (plus de 10) est sorti vers 12H15 du bidonville. Durant la nuit, des feux similaires avaient débouché sur l'explosion de bonbonnes, blessant légèrement un migrant aux tympans.
Les incendies sont une "tradition, notamment pour certaines communautés qui mettent le feu à leur habitation au moment de la quitter", ce qui "prouve aussi que les migrants s'en vont", avait affirmé la préfète Fabienne Buccio mercredi matin. Le même phénomène avait été constaté en mars lors du démantèlement de la zone sud.