L'incendie volontaire d'une épicerie roumaine remonte au mois de mars dernier. Dans cette affaire, le directeur de cabinet de la maire de Denain a été mis en examen pour complicité. Avant les échéances électorales de 2017, la procédure en cours embarrasse le Parti socialiste.
Au départ, ce n'était qu'un simple fait-divers, l'incendie d'une épicerie roumaine en mars dernier. C'est aujourd'hui une affaire politique. Le directeur de cabinet de la maire de Denain, Yohan Senez, est mis en examen pour "complicité d'incendie volontaire en raison de la race, de l'etnie ou de la religion". Lui, le militant du Parti socialiste en charge de la lutte contre l'extrême droite.
L'affaire embarrasse le Parti socialiste avant les échéances électorales de 2017. "Cette affaire tombe mal au sein du Parti socialiste", détaille Yvon Riancho, ancien adjoint au maire de Denain. "Elle tombe mal en période électorale, et elle tombe mal au regard des valeurs qui sont les nôtres."
La maire Anne-Lise Dufour, également députée du Nord, refuse de s'exprimer. Elle se retranche derrière la présomption d'innocence et accorde sa confiance à son proche collaborateur.
Inquiétude sur les conséquences politiques
La municipalité est d'autant plus sous tension qu'à Denain, le Front national ne cache pas ses ambitions. Les amis politiques de la maire éprouvent donc le besoin de la défendre, et de défendre son bilan à quelques mois des présidentielles et des législatives. Christine Laurent, secrétaire de la section PS de Valenciennes : "Il y a un gros travail qui a été fait sur Denain. Anne-Lise a beaucoup travaillé. Les Denaisiens voient le changement aujourd'hui. C'est vraiment ça qu'il faut que les Denaisiens reviennent."Au Parti communiste aussi, on s'inquiète des conséquences politiques de cette affaire. "On ne veut pas être un Hénin-bis", explique David Audin, conseiller municipal d'opposition PCF. "On veut simplement vivre correctement, développer Denain, développer les compétences de Denain. On a un superbe théâtre, on a des choses qui sont faites. On sait très bien que ce genre d'affaires va faire alimenter ce terrain-là".
L'affaire de l'incendie de l'épicerie est toujours en cours d'instruction. Reste à savoir dans quelle mesure l'agenda judiciaire viendra interférer dans le calendrier des campagnes électorales à venir.