Présidentielle : pour Martine Aubry, "pas évident" de soutenir Valls

La maire PS de Lille, Martine Aubry, a déclaré lundi qu'il n'était "pas évident" qu'elle soutienne la candidature de Manuel Valls en vue de l'élection présidentielle de 2017.

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"Je serai présente pour soutenir un candidat qui représente le coeur des valeurs du Parti socialiste", a dit Martine Aubry devant la presse à l'occasion d'une visite à Euratechnologies, à Lille, en compagnie du ministre des Affaires Etrangères (et ancien Premier ministre) Jean-Marc Ayrault. "C'est Manuel Valls ?" lui a-t-on demandé. "Ce n'est pas évident, on va voir", a-t-elle répondu avant de s'éclipser.

Reportage de Jean-Louis Manand et Sergio Rosentrauch.

"Le problème n'est pas d'être le candidat de la gauche ou même de gagner une primaire", avait-elle déclaré juste avant. "Le problème est de savoir comment on est uni, non pas autour d'un homme providentiel ou d'une femme providentielle, mais autour de nos valeurs", a ajouté la maire de Lille, rappelant une nouvelle fois qu'elle ne serait pas candidate à la primaire de gauche prévue fin janvier 2017. "Je n'ai pas changé d'avis, pas moi, mais je serai présente pour soutenir un candidat qui représente le coeur des valeurs du Parti socialiste." Pour elle, il faut "soutenir des gens qui ont vraiment envie de changer, qui croient encore au progrès, progrès économique, social, demain écologique, qui croient aussi à la place de la France dans le monde (...) Il faut effectivement un candidat de gauche qui permette cela".

En désaccord sur la ligne politique 

Martine Aubry entretient depuis des années des rapports houleux avec Manuel Valls. En 2009, alors qu'elle était première secrétaire du PS, elle l'avait invité à quitter le parti en raison de leurs désaccords politiques. "Tu donnes l’impression d’attendre, voire d’espérer la fin du Parti socialiste", lui avait-elle reproché dans un courrier. "S’il s’agit pour toi de tirer la sonnette d’alarme par rapport à un parti auquel tu tiens, alors tu dois cesser ces propos publics, et apporter, en notre sein, tes idées et ton engagement. Mais si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences, et quitter le PS. (...) On n'appartient pas à un parti pour s'en servir mais pour le servir."


"Quel que soit le prix à payer, je ne me ferai pas le silencieux complice de l’aveuglement", lui avait rétorqué Manuel Valls, alors député de l'Essonne. "A la lecture de ta lettre, je ne te cache pas ma profonde inquiétude sur ta conception très datée du parti." En février dernier, la maire de Lille avait co-signé dans Le Monde une tribune au vitriol contre les orientations politiques du gouvernement Valls. Le texte dénonçait notamment "la meurtrissure de l'indécent discours de Munich", lors duquel le Premier ministre avait critiqué la politique allemande d'accueil des réfugiés. "Non, Angela Merkel n'est pas naïve, Monsieur le Premier ministre. Non elle n'a pas commis une erreur historique. Non, elle n'a pas mis en danger l'Europe, elle l'a sauvée. Elle l'a sauvée du déshonneur qui aurait consisté à fermer totalement nos portes à toutes ces femmes, ces hommes et enfants fuyant les persécutions et la mort et en oubliant ceux qui chaque jour perdent la vie en Méditerranée." Les signataires avaient également dénoncé la réforme du droit du travail. "A qui fera-t-on croire qu'en multipliant les facilités de licenciements (...) qu'on favorisera ainsi l'emploi ? (...) C’est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes (…). Pas ça, pas nous, pas la gauche ! (...) Que restera-t-il des idéaux du socialisme lorsque l’on aura, jour après jour, sapé ses principes et ses fondements ?".

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