Déjà réduit par la préfecture il y a deux mois, le camp de Roms situé sur l'ancienne prison de Loos a été totalement démantelé, mercredi matin, mais la police est toujours sur place, car plusieurs feux ont été déclenchés sur le terrain évacué.
L'évacuation du campement de Roms s'était "très bien passée", mercredi matin, selon la police. Mais les événements ont pris une tournure inattendue quand quatre départs de feu ont successivement été observés, entre 13h00 et 14h00, sur le terrain de l'ex-campement, à savoir le parking de la prison de Loos.
"Il fait peu de doutes que ces feux de brouissaille sont criminels", déclare la police. En effet, s'il arrive que des flammes apparaissent dans les débris et les herbes après une opération de démantèlement, la succession de quatres départs de feux en une heure est suspecte. Mais de suspects, les autorités n'en ont pas pour le moment.
Des ralentissements sur l'A25
A 16h00, la situation n'était pas encore totalement sous contrôle. La fumée rendait difficile la progression des pompiers et la possible présence d'une conduite de gaz imposait une grande prudence. La police municipale était sur place et des agents pénitentiaires gardaient le site, pour éviter qu'un cinquième feu ne soit déclenché.
Peut-être à cause de la fumée (ou de la distraction des automobilistes), des ralentissements étaient par ailleurs constatés sur l'A25 - qui passe au bord du terrain - dans les deux sens. La situation était d'autant plus difficile pour certains automobilistes, en début d'après-midi, que l'A25 a également été le théâtre d'un accident à hauteur de l'échangeur d'Englos. Impliquant un poids lourd et deux voitures, il n'a pas fait de blessés graves mais a généré plusieurs kilomètres de bouchons, dans le sens Dunkerque-Lille.
Une vingtaine de personnes évacuées
Les nomades installés sur le parking de l'ex-prison de Loos avaient été évacués lors d'une opération policière, entre 7h00 et 10h00, ce mercredi. Douze adultes et une dizaine d'enfants avaient repris la route avec leurs cinq caravanes, certaines pour être prises en charge par la ville et d'autres escortées vers d'autres départements, selon La Voix du Nord. "Il restait peu de monde car ils savaient qu'il fallait partir, explique la police. Il n'y a pas eu de souci." De vieilles caravanes et des baraquements, restés sur place, ont été démolis par les services techniques.
La prison de Loos a fermé en 2011. Depuis 2013, des familles roms s'installent régulièrement sur le parking, tandis que les bâtiments sont abandonnés par l'Etat. La majorité municipale DVD élue en 2014 voulait le démantèlement du campement, pointant des problèmes sanitaires. Le 6 mai dernier, la préfecture avait fait détruire une partie du camp et remettre des avis d'expulsion à des sans papiers. Des associations s'étaient émues auprès de 20 Minutes : "Ils détruisent ou embarquent les caravanes vides, mais certains de leurs occupants sont juste partis en vacances. (L'opération) peut être considérée comme illégale puisque la préfecture n’a pas de jugement d’expulsion."