Huit associations ont lancé mardi une procédure pour faire arrêter le chantier du réacteur nucléaire EPR à Flamanvill, selon Greenpeace, une des associations à l'origine de ce recours.
"Nous avons déposé un recours gracieux auprès du Premier ministre", a indiqué ce mardi à l'AFP Cyrille Cormier, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace, dans le but de faire annuler le décret du 10 avril 2007 autorisant la création de l'EPR. En l'absence de réponse satisfaisante dans les deux mois, les associations déposeront ensuite un recours contentieux devant le Conseil d'Etat, a-t-il ajouté.
Le courrier adressé au Premier ministre
Flamanville publié par redacweb6352
Ce recours intervient après les récentes révélations de France Inter et franceinfo, selon lesquelles l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait alerté EDF dès 2005 des problèmes à l'usine de gros composants nucléaires du Creusot rachetée par Areva en 2006 et où la cuve de l'EPR de Flamanville a été fabriquée.
"EDF et Areva savaient donc qu'Areva n'était pas en capacité de produire des pièces aux normes", avance M. Cormier. "Il y a eu un défaut d'information, une triche, puisqu'ils ont dissimulé des informations", ajoute-t-il, estimant que si les problèmes de l'usine du Creusot avaient été connus à l'époque "cela aurait permis de questionner l'intérêt de ce chantier", par exemple lors des enquêtes publiques.
Ce recours vise également le décret de mars dernier prolongeant l'autorisation de la création de l'EPR, et permettant à EDF de poursuivre le chantier au delà de dix ans comme le prévoyait le premier texte. Cette prolongation, justifiée par les retards pris par ce gigantesque projet, "justifiait qu'on fasse une enquête complète" pour l'autoriser, explique Cyrille Cormier.
Outre Greenpeace, les autres associations à l'origine de cette procédure sont le Réseau Sortir du nucléaire, Notre affaire à tous, France nature environnement, l'Observatoire du nucléaire, le Crilan, la Criirad et Stop EPR.