Au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, le nom d'Edouard Philippe circule depuis ce matin comme possible (premier) ministre
Une entrée au gouvernement ?
Un gouvernement incarnant la promesse de "renouvellement" mais avec quelques figures politiques plus expérimentées pour former un "alliage": après sa victoire hier soir, le président élu Emmanuel Macron a quelques jours pour constituer son premier exécutif "et de gauche et de droite".Le camp Macron espère ainsi des prises côté LR, avec, par exemple le député-maire du Havre Edouard Philippe, proche d'Alain Juppé.
Ce matin, nos confrères de RTL vont plus loin avec les "confidentiels" de Pauline de Saint-Rémy intitulés "Qui sera premier ministre de Macron ? Le maire LR du Havre est pressenti"
"Je ne commente pas les rumeurs "
VIDEO : Edouard Philippe Premier ministre ? Le député-maire du Havre n'a pas souhaité réagir à cette annonce des médias ce matin, à l'issue de la cérémonie du 8 mai 1945 organisée devant le monument aux morts du Havre.(Reportage France 3 Le Havre-Baie de Seine de Karima Saïdi et Anne-Laure Meyrignac)
"Passer du discours aux actes"
Première réaction du maire du Havre : celle accordée hier soir au micro de la radio France Bleu Normandie. Aux questions d'Amélie Bonté, Edouard Philippe a répondu, au sujet des contacts avec Emmanuel Macron, qu'il attendait "de voir ses actes et ses premières décisions".Puis le député-maire du Havre (qui ne sera pas candidat aux prochaines élections législatives et qui bénéficie donc d'une certaine "liberté") a rappelé que si il est (d'abord) un homme de droite, il avait déjà, quand l'intérêt général l'exigeait, été capable de travailler ("sans que ça me pose aucun problème") avec des hommes politiques d'un autre bord que le sien.
AUDIO : l'interview France Bleu Normandie d'Edouard Philippe
Transgression ?
Transgresser les anciens clivages politiques c'est précisément que ce conseillait Edouard Philippe à Emmanuel Macron le 3 mai dernier dans sa dernière chronique hebdomadaire publiée chaque jeudi dans les colonnes de Libération intitulée "L'étroit chemin de Macron".Extraits :
"Pour sortir des systèmes, il y a toujours la révolution. Elle crée un nouveau système après une période de chaos. L’histoire montre que le système nouveau n’est pas toujours meilleur, et le chaos rarement anodin. Si on reste dans le spectre démocratique, il y a la triangulation, l’ouverture et la transgression. [...]
La transgression, c’est s’affranchir des règles anciennes pour en créer des nouvelles. Trianguler et ouvrir, c’est simple. Ça a déjà été tenté. Ça n’est pas très efficace. Transgresser, c’est plus dur.
Le vainqueur de dimanche n’aura pas le choix […] Si c’est Emmanuel Macron, il devra transgresser. Sortir du face-à-face ancien, culturel, institutionnalisé et confortable de l’opposition droite-gauche pour constituer une majorité d’un nouveau type. Son chemin sera étroit.
Et risqué. On imagine mal le fameux «système» se laisser faire."