"Cash Investigation" sur France 2, présente, dans son numéro du 21 mars 2017, une enquête sur la pédophilie au sein de l'Église catholique. En partenariat avec Mediapart, une cartographie des "affaires" a été établie sur laquelle figure le dossier d'un prêtre de Corrèze, une affaire jugée en 2008.

Dans son numéro du 21 mars 2017, le magazine de France 2 "Cash Investigation" diffuse une enquête sur les scandales d'abus sexuels et de pédophilie au sein de l'Église catholique. Une enquête menée en partenariat avec Mediapart.  
 
C'est une nébuleuse, une "galaxie du silence" que le site d'information a mise en ligne (accès payant). Une cartographie des affaires de  pédophilie impliquant des prêtres et des faits de pédophilie couverts par l'Église de 1960 à nos jours. Certains de ces dossiers sont donc anciens et la Justice a fait son œuvre, c'est le cas de celui du diocèse de Tulle, qui figure sur cette carte et qui remonte à  2008. Une affaire classée donc, mais qui a, à l'époque, fait parler d'elle.

Nous sommes en novembre 2008. Le procès de Jean-Olivier Guinant s'ouvre devant la cour d'assises de la Corrèze. L'accusé est un ancien prêtre de la paroisse de Liginiac, dans le diocèse de Tulle.
Après une semaine de débat, l'ancien ecclésiastique est condamné à 12 ans de réclusion pour avoir violé à plusieurs reprises, entre 1988 et 1994,  l'un de ses jeunes paroissiens, un orphelin âgé de 11 ans au début des faits.

Des complices dans le silence ?  

Lors du procès, un curé a alors témoigné. Il s'agissait de l'ancien prêtre d'Ussel, qui a alors confié à la cour avoir reçu Jean-Olivier Guinant en confession, mais que, lié par le sacrement, il n'avait pas alerté la justice.

Secrets (trop) bien gardés

L'Église catholique s'est emparée de la lutte contre la pédophilie. Mais, le secret de la confession pose encore problème aujourd'hui au sein de l'Église. Le Vatican oscille en permanence entre l'importance de ce sacrement de la confession tout en reconnaissant (depuis 1998) qu'il n'est plus inconditionnel. Le pape François rappelait lui-même en 2016 :  

L’évêque diocésain (...) peut être légitimement démis de ses fonctions, s’il a, par négligence, accompli ou omis des actes qui auraient porté un dommage grave à autrui.


Cependant, par doute, méconnaissance, crainte ou opiniâtreté, certains ecclésiastiques continuent de défendre le secret intangible de la confession,  comme ce fut le cas de Monseigneur Kalist, ancien évêque de Limoges  en septembre 2016. Il s'était alors expliqué devant la caméra de France 3 Limousin ►


Les exfiltrés

Cash Investigation et Mediapart évoquent également les "exfiltrations" de prêtres confrontés à des faits de pédophilie, déplacés à l'étranger pour certains, éloignés de leur diocèse pour d'autres.

Concernant Jean-Olivier Guinant, l'affaire de Tulle jugée en 2008 est d'autant plus troublante qu'en 1997, le prêtre avait déjà été condamné en correctionnel à 3 ans de prison avec sursis pour des faits d'attouchements sexuels. Il avait alors été "envoyé à Paris" avec interdiction d'approcher des enfants. Quelque temps plus tard, il était de retour dans sa paroisse corrézienne.
 

"Cash Investigation" - Pédophilie dans l'Eglise : le poids du silence
► mardi 20h55 sur France 2 




►VIDEO
Reportage du 22 novembre 2008 de France 3 Limousin lors du dernier jour de procès 
En novembre 2008, Jean-Olivier Guinant, ancien prêtre de Liginiac, écopait de 12 ans réclusion criminelle pour les viols répétés d'un de ses jeunes paroissiens. ©INA

 

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