Ubisoft, le géant français du jeu vidéo ouvre un nouveau studio à Bordeaux. Il y emploie 37 salariés et projette une rapide extension. C'est son premier studio en France depuis 21 ans, après avoir beaucoup investi au Canada et en Europe et alors que le marché hexagonal se porte au mieux.
Dans son catalogue, le poids lourd du secteur propose des jeux qui cartonnent : Just Dance, The Rabbids, mais aussi Assassin's creed ou Far cry.Créée en 1986 par les cinq frères Guillemot, l'entreprise de distribution et d’édition de jeux vidéo et de réseaux éducatifs compte aujourd'hui 12 000 salariés dans le monde, 2400 en France.
A Bordeaux, il veut s'appuyer sur les nombreuses écoles spécialisées, alors que l'industrie connaît une course mondiale aux talents.
Son nouveau studio est "un symbole fort", emblématique de la santé retrouvée du secteur, estime Romain Poirot-Lellig, maître de conférence à l'IEP de Paris. Selon le baromètre du Syndicat national du jeu vidéo (SNJV) et du centre de réflexion Idate à paraître en novembre, 88% des entreprises disent avoir confiance dans l'avenir du secteur, alors qu'elles n'étaient que 45% de cet avis en 2014. Conséquence, elles prévoient de créer 1.300 emplois au total cette année en France, contre 750 l'an dernier.
Ubisoft espère passer de 37 à une 50e de salariés d'ici la fin de l'année et doubler ses effectifs bordelais très rapidement.
"On est sur une excellente dynamique, le secteur se structure autour de grands groupes et de beaucoup d'indépendants", souligne Laurent Michaud, analyste du secteur pour l'Idate.
"Le jeu vidéo fonctionne très bien auprès des consommateurs, ce n'est plus seulement un loisir pour les jeunes garçons prépubères, il s'adresse à une population bien plus large".
Le crédit d'impôt dont le taux a été relevé cette année de 20% à 30% a aussi permis à la France de redevenir compétitive.
Red Accent, un studio établi à San Francisco et Shanghai, qui sort en octobre une adaptation du "Petit Prince" en réalité virtuelle, va ainsi remettre un pied en France avec la création d'une équipe de recherche l'an prochain.
"D'un point de vue économique c'est tentant de revenir en France, les salaires ne sont pas très élevés et les talents sont très forts", relève Greg Gobbi, l'un des cofondateurs.
Le géant mondial du Jeu Vidéo et du film d'Animation va recruter une cinquantaine de collaborateurs d'ici à la fin de l'année et compte bien poursuivre son développement à Bordeaux