Pour loger son personnel de la centrale nucléaire du Blayais, en Gironde, EDF a fait construire des dizaines de logements dans les communes alentours. Une grande partie de ces maisons sont toujours inoccupées, ce que dénoncent les élus locaux.
Des maisons dont beaucoup de Français rêveraient
"Ce sont des maisons dont beaucoup de Français rêveraient" juge Jean-Michel Rigal, Maire de Braud-et-Saint-Louis. "Sur le canton et même la région, ce sont des dizaines et des dizaines de maisons qui ont été construites, et il fait peine aux maires que nous sommes d'entendre dire que les agents ne souhaitent pas venir s'installer ici" regrette-t-il.
Les arbres plantés sont tous morts
À Saint-Ciers sur Gironde, le constat est le même. Et la mairie avait investi en anticipant l'arrivée de jeunes ménages dans la commune.
"Ces résidences étaient prévues pour des jeunes agents EDF, qui auraient eu des enfants. Dans notre programme, nous avions prévu d'augmenter l'école maternelle", explique le maire Jacky Joubert. "Les arbres plantés sont tous morts, les espaces verts, même en partie privés n'ont pas été entretenus."
Un scandale local
Alors que la population est confrontée à une crise du logement, ces dizaines de maisons vides font scandale dans la population.
"Je ne sais pas qui a payé, mais c'est certainement nous aussi" estime une passante. "C'est choquant, car il y a eu énormément d'embauches, mais malgré cela, les jeunes préfèrent se rapprocher des grandes villes" juge un habitant.
À Saint-Aubin-de-Blaye, un lotissement de 22 maisons a été construit. Près de la moitié de ces habitations sont gérée par Gironde habitat, un bailleur social, et ont trouvé rapidement des occupants. Mais les 12 maisons restantes qui dépendent d'EDF sont toutes vides.
EDF retrocédera-t-il la gestion de ces logements ?
Comme ses dix confrères, le maire Bernard Bounazeau espère qu'EDF acceptera de rétrocéder la gestion des logements vacants au bailleur social Gironde Habitat.
Contactée, la direction d'EDF n'a pas souhaité recevoir les journalistes de France 3.
Chaque mois, l'entreprise doit régler 800 euros par maison vide aux promoteurs, qui sont Bouygues et la Caisse des dépôts et des consignations.