Le premier ministre Edouard Philippe et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont inauguré, vendredi 13 octobre 2017, la maison de santé de Châlus, en Haute-Vienne. L’occasion pour eux de préciser les objectifs du gouvernement. Une grande réforme, ou juste un plan de plus ? Eléments de réponse.

C’est un sujet complexe que nous abordons régulièrement. Même si la réalité du problème n’est pas évidente, le ressenti des populations est clair : il est de plus en plus difficile d’accéder à un médecin généraliste dans les communes rurales.


Nouveau plan


Le gouvernement est venu ce matin présenter son nouveau plan d’action en Haute-Vienne à l’occasion de l’inauguration de la maison de santé de Châlus.

C’est ce type de structure que le gouvernement souhaite encourager.
Edouard Philippe espère voir leur nombre doubler avec 1 000 nouvelles maisons de santé en 5 ans.

Pour le Premier ministre, "notre objectif, c’est d’essayer de faire en sorte que ces initiatives soient reproduites quand c’est possible, et facilitées systématiquement."
Le Premier ministre Edouard Philippe veut développer des maisons de santé sur le modèle de Châlus, en Haute-Vienne.


Reste que ce type de structure est toujours porté, à la base, par les médecins locaux, parfois par un pharmacien.
Sans la présence de "leaders", ensuite soutenus par les collectivités locales, difficile de décréter le doublement du nombre de maisons de santé en France.

Illustration à Châlus :

Le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre de la Santé Agnès Buzyn rencontrent le personnel soignant de la maison de santé de Châlus, en Haute-Vienne.


D’autres leviers seront également utilisés par le gouvernement, comme le développement de la télémédecine, qui rentrera dans le droit commun en janvier 2018.

Concrètement, des "télé-consultations" vont voir le jour pour que les patients puissent facilement avoir l’avis de spécialistes. La "télé-expertise" sera aussi mise en place pour que les professionnels puissent échanger entre eux.

Reste à ouvrir des négociations conventionnelles sur le sujet entre médecins et assurance maladie.

D'autres mesures sont purement incitatives : 200 millions d’euros seront consacrés à des aides à l’installation et à l’exercice des médecins dans les territoires où l’offre de soin est insuffisante.


Liberté d'installation


En revanche, toute contrainte à l’installation des médecins est exclue :
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ne veut pas contraindre les médecins à s'installer en zone rurale.


Tous les gouvernements qui ont tenté de réguler l’installation des médecins sur le territoire ont reculé face à la mobilisation des syndicats, très attachés à leur liberté d’installation.
L'argument est toujours le même : "ça ne marche pas". Sauf que cela n’a jamais été essayé en France, et que dans d’autres territoires comme le Québec, où de réels déserts médicaux existent, une telle régulation a porté ses fruits.
La Cour des comptes pousse dans ce sens depuis plusieurs années, le conseil national de l'ordre des médecins a un temps ouvert la porte, et certains leaders syndicaux reconnaissent même discrètement qu’il faudrait sans doute en passer par là.


Histoire locale


La visite du Premier ministre et de la ministre de la Santé en Haute-Vienne s'est terminée par une table ronde avec des acteurs locaux.
Pour la -petite- histoire, Edouard Philippe a fait référence avec humour à la -grande- histoire de Châlus :
Dans son discours, le Premier ministre a fait référence à la grande histoire...


Le plan du gouvernement contre les déserts médicaux
Les pistes évoquées sont multiples. Le premier ministre les résume ainsi : "plus d’innovation, plus d’incitation, et plus de souplesse".


Il veut d’abord encourager la coopération entre les professionnels de santé. Concrètement, le gouvernement souhaite doubler le nombre des maisons médicales.
400 millions d’euros seront investis pour participer au financement de la construction de 1 000 maisons de santé dans toute la France.
Edouard Philippe veut aussi rémunérer les médecins pour leur travail d’équipe.

Edouard Philippe veut permettre aux infirmières de prendre en charge les patients atteints de maladies chroniques en pérennisant un dispositif déjà en place.
Il veut ainsi développer les « pratiques avancées » et déléguer des actes médicaux.

Les Agences Régionales de Santé proposeront aux nouveaux diplômés en médecine des contrats qui permettront un exercice à la fois à l’hôpital et dans des cabinets médicaux.

Des "télé-consultations" vont voir le jour pour que les patients puissent facilement avoir l’avis de spécialistes.
La "télé-expertise" sera aussi mise en place pour que les professionnels puissent échanger entre eux.
 
200 millions d’euros seront consacrés à des aides à l’installation et à l’exercice des médecins dans les territoires où l’offre de soin est insuffisante. 
Pour Edouard Philippe, "Il faut séduire les médecins pour qu’ils viennent."

Le gouvernement veut enfin aider les médecins retraités à conserver une activité, et offrir de nouveaux stages pour les étudiants.
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