Des élus du personnel d'Orange, mais aussi des associations et la CRIIRAD (« Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité ») alertent une nouvelle fois sur les dangers des anciens parasurtenseurs aussi appelés parafoudres.
Dans le sous-sol d'un central téléphonique de Limoges, à La Brégère, comme dans 26 autres lieux en France, Orange entrepose une très grande quantité de parasurtenseurs, aussi appelés parafoudres. D'anciens modèles radioactifs, que France Télécom a commencé à retirer du réseau dans les années 90. Sollicité par mail, Orange répond que tous ces parafoudres entreposés font «l'objet d'un suivi strict et d'une traçabilité maitrisée ».Le recensement fait en 2015 dit qu'il y en a aux alentours de 25 000.C'est toute la zone du Limousin-Poitou-Charentes qui est stockée dans ce bâtiment. Julien Volat, délégué syndical CGT Orange - unité d'intervention Limousin Poitou-Charentes
Les parafoudres sont de petits objets posés le long des lignes téléphoniques, pour éviter les dégâts dûs aux orages. Aujourd'hui, sur les poteaux téléphoniques, dans certaines boîtes de protection anciennes de la campagne limousine, on trouve encore des parasurtenseurs radioactifs. En Auvergne, 400.000 ont déjà été éliminés. En Limousin et dans d'autres régions, on est bien plus en retard.
Des objets qui contiennent pour certains des éléments radioactifs comme le radium, ou le tritium
A Limoges, le grand public ne le savait probablement pas, mais à notre connaissance, sur deux de ses sites, Orange entrepose dans des fûts ces parafoudres incriminés, principalement rue du Clos La Brégère ainsi qu'au Clos Jargot, en attendant que ces déchets soient caractérisés et rejoignent un jour les sites de l’ANDRA, l’organisme officiel chargé de stocker les déchets radioactifs.
Des décès par cancers
Certains salariés -des agents de lignes en particulier- d’Orange ou des entités qui l’ont précédé (PTT, puis France Télécom) sont décédés de cancers. Leurs familles se demandent si leur maladie peut être en rapport avec le fait qu’ils aient manipulé des parasurtenseurs radioactifs. A l’époque où les agents en question n’en connaissaient pas le danger -jusqu’à la fin des années 90- ils réparaient les lignes ou mettaient au rebut ces objets sans qu’il leur soit conseillé de prendre de précautions particulières. Mais à cette époque, aucune mesure, aucune étude, n’avait été officiellement réalisées...
Orange nous a répondu que seul du personnel habilité pouvait se rendre dans les locaux où sont entreposés à Limoges les parasurtenseurs radioactifs. Orange et l’IRSN affirment en tout état de cause qu’il n’y a pas de quoi s’alarmer, et que les quantités de radioactivité contenues dans les parasurtenseurs sont suffisamment « infimes » pour ne pas avoir de répercussions sur la santé des agents qui les ont eus entre les mains.