Maurice Vander habitait depuis toujours à Pindray, dans la Vienne. Il fut, pendant 40 ans, le pianiste de Claude Nougaro. Il l'a rejoint jeudi. Il avait 87 ans. En 2010, il avait ouvert les portes de sa maison à une de nos équipes.
Maurice Vander est né le 11 juin 1929 à Paris d'un père accordéoniste.
De son vrai nom Maurice Vanderschueren, il commence la musique avec l'accordéon, comme son père, puis se met au piano. Au début des années 1950, il fréquente les clubs parisiens et accompagne des musiciens renommés comme le guitariste Django Reinhardt ou le saxophoniste américain Don Byas. Il participe également à des enregistrements de Chet Baker ou encore Stan Getz.
Au début des années 1960, il fait la rencontre de Claude Nougaro, dont il devient le pianiste et l'arrangeur.
Il nous avait reçu chez lui, à Pindray dans la Vienne.
Cet homme intarissable, d'une drôlerie incroyable, est revenu sur sa carrière étonnante avec l'humilité propre aux grands artistes.
Entre deux verres de Bandol rosé, son vin préféré, il nous a raconté la genèse d' "A bout de souffle", ce thriller poétique tiré du "Blue rondo à la turk" de Dave Brubeck.
Il se plaignait de ses mains, trop petites et rongées par l'arthrose. A 80 ans, il faisait encore deux à trois heures de gammes par jour. Il éclatait de rire en repensant aux parties de pétanque épiques avec Henri Salvador, dans la cour de sa maison.
Puis il est revenu en détail sur l'origine du "coq et la pendule". Le coq, c'était lui, Maurice, et la pendule, sa femme, d'origine suisse. Eddie Louiss, l'organiste historique de Nougaro, vivait non loin de là dans une ferme du Poitou. Le talent d'écriture de Claude Nougaro a fait le reste.
Maurice Vander sillonnait les routes de France ces dernières années avec un spectacle hommage «Ils se la jouent Nougaro».