La municipalité joue un mauvais tour aux infirmiers en guise de bonne année : les professionnels de santé ne disposeront plus d'une autorisation spéciale de stationnement en ville.
Les étrennes de 2017 ont un goût amer pour les infirmiers poitevins. Les cabinets installés en centre-ville découvrent les uns après les autres que la mairie ne leur octroie plus l'autorisation de stationnement en ville.
"La mairie a donné des autorisations à tout va pendant des années, y compris à des personnes qui n'en avaient pas besoin, comme les kyné. Et, maintenant, tout le monde paye ces abus", peste Laurent Guillon, infirmier installé dans le centre-ville. "On nous a même conseillé d'aller travailler à vélo... A vélo avec tout notre matériel ? Ces gens ne connaissent absolument pas notre métier."
Il ne leur sera plus possible de stationner dans la zone piétonne."lI m'arrive souvent de rester longtemps chez mes clients. J'espère ne pas être verbalisée, autrement je ne pourrai pas continuer à exercer à Poitiers", Stéphanie Décamp-Pottier, installée à quelques encablures du Parc de Blossac.
Une "incompréhension"
Depuis 32 ans, il charge chaque matin son coffre d'une dizaine de boîtes de pansements, de tubes pour les prises de sang... Chaque seringue, chaque lame usagée doit être stockée dans des compartiments spéciaux pour ne pas finir dans les poubelles publiques."Nous ne sommes pas des irresponsables, assure Laurent Guillon. Nous tentons de gêner le moins possible. Mais il s'agit de la santé publique !" L'infirmier affirme que ces patients le poussent depuis ce matin à lancer une pétition, mais il espère trouver un terrain d'entente avec la municipalité.
Du côté de l'Hôtel de ville, on parle d'une incompréhension. Christian Petit, l'adjoint au maire, se dit prêt à recevoir les infirmiers pour clarifier la situation.