La rivière Baïse : une histoire d'eau, de politique et d'argent

Navigable déjà du temps d'Henri IV, la Baïse, dans sa partie Gersoise a retrouvé une deuxième jeunesse. Elle a été rendue à la navigation après une interruption de plusieurs dizaines d'années. Autrefois, la rivière servait à exporter les productions gersoises dont le fameux armagnac.

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Elle interesse Henri IV et Louis XIV
Elle est la plus imposante rivière du Gers. La Baïse prend sa source à Lannemezan et déroule ses méandres sur près de 200 kilomètres avant de se livrer à la Garonne.
Navigable depuis le moyen-âge, elle a été aménagé sous Henri IV et c’est Louis XIV qui fut le premier à ordonner une étude pour étendre la navigation jusqu’à Condom.

Le temps des gabarres
Entre 1809 et 1891, trente barrages et écluses sont réalisés. Les transports se pratiquent sur des gabarres halées depuis la berge par des chevaux ou des bœufs, parfois des hommes.
L’état des routes et l’enclavement de la région a très tôt favorisé l’utilisation de la rivière pour le transport des productions agricoles. Des fûts d’armagnac, des minots de farines étaient embarqués sur des gabarres à fond plat. Direction Bordeaux.
« Ces aménagements (…) étaient réclamés depuis très longtemps par les bourgeois condomois qui considéraient qu’ils étaient à l’écart des moyens de navigation et que c’était pour eux un préjudice important, notamment pour la diffusion des vins et des armagnacs », estime Maurice Monnier, chargé de mission tourisme fluvestre pour la Communauté de communes de la Ténarèze.

Les moulins sont devenus des obstacles
La Baïse a bénéficié de l’abondant canal de la Neste pour renforcer son débit aux mois les plus chauds. Il a fallu aussi procéder à de lourds aménagements car l’eau servait à alimenter les moulins.
Or ces moulins appartenaient à la noblesse, au clergé. « Ils étaient l’apanage des riches, explique l’historien Georges Courtès. Lorsqu’on a voulu aménager la navigation sur la Baïse, ces moulins se sont présentés comme des obstructions ».
En effet, les rampes créées pour alimenter les moulins gênaient le passage des bateaux. Il a donc fallu procéder à de lourds aménagements. Canaux, sas d’écluse, des travaux d’ampleur, très couteux sont commandés. Ils démontrent une volonté politique forte comme à Condom avec ce port monumental qui s’étend sur plus de 500 mètres.

Mort et renaissance
L’activité s’est développée jusqu’à la guerre de 1914-18 quand les sociétés de navigation ont disparu. Dès lors, les bateaux se sont fait rares et l’activité fluviale s’est arrêter totalement en 1954.
Grâce aux conseils départementaux du Gers et du Lot-et-Garonne, la navigation a été rouverte. Les bateaux remontent régulièrement la rivière aux beaux jours au-delà de la double écluse de Graziac. Elle rattrape à elle seule un dénivelé de 7 mètres. Au total, la Baïse est navigable sur plus de 60 km grâce à 21 écluses.

Vidéo : le reportage de Christine Ravier et Jack Levé
Une rivière qui renoue avec son histoire



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