Toulouse : l'histoire du témoignage qui "disculpe" La Voile Blanche dans une affaire d'agression

Un témoin, disant être la jeune femme ayant été à l'origine de l'affaire dont nous vous parlions la semaine dernière, s'est présenté aux médias locaux. Par l'intermédiaire... de l'établissement. 

Témoin contre témoin. Quelques jours après la polémique qui a touché le célèbre établissement de nuit La Voile Blanche à Toulouse, un témoin est venu raconter aux policiers et aux journalistes une version qui dédouane l'établissement. On va vous raconter comment.

D'abord retour sur les faits : une jeune femme et son compagnon publient sur facebook, au lendemain de la "soirée blanche" de La Voile Blanche le 30 août dernier, l'histoire qu'a vécu Caroline et ses amies. Assistant à une "agression sexuelle" près des toilettes, d'un homme d'une quarantaine d'années sur une jeune femme décrite comme "mineure", Caroline a dénoncé ce geste et alerté la sécurité. Pour seule réponse, elle témoigne avoir été violentée, frappée et traînée au sol par les videurs

Interrogé par France 3, La Voile Blanche reconnaît alors que le service de sécurité a dû maîtriser la jeune femme décrite comme agressive mais ne pas l'avoir frappée. Son gérant argue du fait qu'elle a mordu à la jambe un vigile, ce qu'elle reconnaît disant qu'elle a cherché à se défendre. La police intervenue sur place visionne les caméras de surveillance mais ne constate ni agression sexuelle, ni violence contre le témoin. 

Mais le témoignage publié sur facebook devient viral (37 000 partages ce 7 septembre). L'établissement décide donc de porter plainte contre son auteur et sa compagne notamment pour diffamation. C'est la réputation de ce haut-lieu de la fête toulousaine qui est en question. 

Lundi 4 septembre, son gérant, Sébastien Guillot, prend son téléphone et fait le tour des médias locaux qui ont raconté cette histoire dont France 3. Il nous dit que la jeune femme qui aurait été agressée s'est présentée d'elle-même. Qu'elle réfute toute agression sexuelle, reconnaissant avoir tout de même subi une "main aux fesses", et qu'elle a témoigné à la police. Sans porter plainte. La Voile Blanche souhaite que les médias fassent un nouvel article en titrant que l'établissement a été accusé "à tort". Et promet que ce témoin va nous appeler pour raconter sa version.

Finalement, un seul média local aura les honneurs de ce témoignage (un média qui apparaît sur la liste... des partenaires de La Voile Blanche sur le site internet de l'établissement de nuit).

Que dit ce témoignage ? Qu'il y a bien eu main aux fesses mais, en gros, que Caroline s'est mêlée de se qui ne la regardait pas.

Qui témoigne ? Une jeune femme majeure, 19 ans, Marie (dont le prénom a été changé), qui regrette que toute cette "affaire" ait pris une telle ampleur. Et ajoute : "Cette polémique sur les réseaux sociaux n’a pas lieu d’être : La Voile Blanche a fait son travail".

Ce que l'article en question ne dit pas mais que révèle le couple auteur du post sur facebook dans une nouvelle publication c'est que Caroline et Marie se sont parlées par texto. Marie, la "victime" de la main aux fesses, y indique "avoir travaillé dans le milieu de la nuit" et "bien connaître un videur" de La Voile Blanche. La police confirme qu'elle est venue témoigner en début de semaine, au profit de l'établissement.

Quant au couple qui a révélé cette histoire, il indique disposer de nouveaux témoignages et mettre tous ces éléments à la disposition de la justice. "Nous avons échangé avec elle, indique Caroline, et ses premiers propos étaient plutôt compatissant à mon encontre. Mais ensuite, quelques jours plus tard, elle s'est retournée contre moi, comme si elle avait eu des menaces ou qu'elle risquait quelque chose pour son travail". 
Le couple est actuellement en séjour à l'étranger mais a pris un avocat et devrait porter plainte à son retour à Toulouse. "Si c'était à refaire, je le referai", conclut Caroline.

Une main aux fesses est considérée par la justice comme une agression sexuelle : en août dernier, un homme qui avait touché les fesses d'une passante dans la rue à Strasbourg a été condamné à 4 mois de prison ferme

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