Trois personnes sont restées bloquées ce vendredi 9 août dans la cabine d'ascenseur d'un hôtel d'Albi. Libérées plus de deux heures après, elles mettent en cause l'absence d'intervention des pompiers, le manque de réactivité du personnel de l'hôtel alors que l'une d'entre elles est asthmatique. Elles ont été finalement secourues par la police municipale.
C'est une peur qui effleure beaucoup d'entre nous à chaque fois que l'on entre dans un ascenseur. Au moindre bruit suspect, au moindre soubresaut de la "boîte en métal", la question fatale s'immisce dans nos pensées. Et s'il se bloquait ?
La mésaventure est arrivée à trois personnes (parmi eux l'un de nos collègues de France 3 Occitanie) dans la soirée de vendredi 9 août 2024 à Albi (Tarn), alors qu'elles s'apprêtaient à passer un moment agréable dans un restaurant du centre-ville. Elles appuient sur le bouton pour accéder à l'établissement.
"Après une minute, l'ascenseur est bloqué, témoigne Laurent, l'un des convives. Pas de problème, pas de souci. On appuie sur le signal d'alarme... qui ne fonctionne pas. Ensuite, on appuie sur le bouton qui permet d'entrer en communication avec les opérateurs. Ils ne nous entendent pas. Ils disent texto : "on ne vous entend pas, qu'est-ce que vous dites ?". Donc, on essaie une fois, on essaie deux fois, on essaie trois fois. On semble comprendre qu'ils ont compris que nous sommes bloqués. Ils nous disent, ne bougez pas, attendez".
Le réparateur n'arrive toujours pas...
La première demi-heure passe. Les trois occupants de l'ascenseur, bloqués dans cette cage étroite qui peut contenir maximum quatre personnes, patientent. "Rien. Pas de nouvelles, pas de son, pas d'image, commente Laurent. Mais heureusement, les téléphones portables passent. Donc j'appelle à 21h05 l'accueil de l'hôtel que j'ai rappelé deux fois par la suite. J'explique : voilà, nous sommes bloqués dans l'ascenseur. Ça fait une demi-heure. D'accord, d'accord. Bon, le technicien est prévenu. Justement, il va arriver. Une heure passe. Toujours rien. Je rappelle, on est toujours bloqué dans l'ascenseur".
L'une des personnes commence à suffoquer. Asthmatique, elle fait manifestement un début de malaise, relate Laurent. Il rappelle, tentant d'alerter sur l'état de santé de son amie. Au bout d'1h15, toujours rien. Les occupants alertent un proche qui leur conseille d'appeler directement le 18.
"J'appelle les pompiers. Je leur explique que ça fait une heure et demie, qu'il fait extrêmement chaud. On dépasse les 50 degrés confinés à trois dans cet ascenseur de moins de 2m2. J'explique que l'une de nous est asthmatique et qu'elle ne se sent pas bien du tout. Je demande : est-ce que vous pouvez éventuellement faire quelque chose ? Réponse : bah, écoutez, on va prévenir le technicien. C'est à la société de gérer."
L'heure continue de tourner. Les trois reclus n'entendent rien, d'après eux nul n'essaie de les contacter. La femme qui souffre d'asthme transpire beaucoup, respire de plus en plus mal. Laurent tente le tout pour le tout et contacte la police municipale. Elle réagit. "Au bout de pratiquement deux heures, c'est une équipe de la police municipale qui finit par ouvrir les portes. Mais on est entre deux étages. Donc, il y a à peine un petit espace. Mais déjà, il y a un peu d'air qui entre et ils nous donnent un peu d'eau".
"Ne fermez pas les portes !"
Les policiers "font le job" et restent avec les "naufragés" jusqu'à l'arrivée du technicien, basé au-delà de Toulouse à 80 kilomètres de là, vers 23 heures. "C'est long, très long et je ne comprends pas que la réglementation n'exige pas que les réparateurs ne soient pas à une distance raisonnable" déplore Laurent. Les trois personnes, soulagées, sont finalement libérées après être restées bloquées près de deux heures avec le sentiment d'avoir subi une série de dysfonctionnements.
"Alarme défaillante, impossibilité de communiquer avec l'opérateur qui ne nous entendait pas, le réparateur qui met deux heures à arriver, aucune information de transmise, des pompiers qui ne viennent pas". Laurent se félicite d'avoir alerté la police municipale qui a eu les bons réflexes.
Les pompiers n'interviennent qu'en cas d'urgence
Contactée, la direction de l'hôtel affirme que tout a été fait dans les règles. Elle nie que l'alarme de l'ascenseur et le système de communication avec téléappel n'aient pas fonctionné. Elle dénonce le fait que les pompiers n'interviennent pas en pareille situation. Le même cas se serait produit voici un an dans cet hôtel.
"Cela ne relève pas de notre compétence, explique le commandant Guillaume Soulard, chef de centre du CTA (centre de traitement de l'alerte) du Sdis 81. Il y a un contrat d'entretien et lorsqu'un ascenseur est en panne, c'est au prestataire d'intervenir." Si l'opérateur ne peut pas se déplacer, il peut alors solliciter les pompiers. Mais ce déplacement est alors une prestation payante de 200 euros.
"Nous intervenons seulement s'il y a une notion d'urgence, comme lorsqu'une personne fait un malaise; Pour le cas qui nous concerne, cela ne nous a jamais été indiqué" rapporte l'officier. Pourtant, Laurent assure avoir alerté sur le fait qu'une personne avait du mal à respirer et ne se sentait pas bien.
La mésaventure s'achève finalement bien avec un repas offert en guise d'excuses.
Les conseils à suivre
Finalement, que faire si vous vous retrouvez dans cette situation ?
- Gardez votre calme.
- Essayez d'ouvrir la porte avec le bouton prévu à cet effet.
- Si cela ne fonctionne pas, utilisez le bouton d'appel pour contacter le technicien de maintenance.
- En cas d'échec, appelez le numéro affiché dans la cabine avec votre téléphone.
- Communiquez l'adresse et le numéro de la cabine au technicien.
- Attendez patiemment les secours. N'appelez pas les pompiers, ce n'est pas une urgence.
- Ne tentez jamais de sortir par vous-même, c'est dangereux.
Et en dernier recours, si une personne se sent mal ou qu'aucune de ces solutions ne marche, appelez le 18.