Dans les rues de Montpellier, les manifestants ont échangé leurs banderoles pour des cercueils, troquant le mot manifestation pour celui d'enterrement. En tout, ils étaient 80 à faire le déplacement.
Sous un ciel aussi gris que leur mine, les personnes du cortège funèbre sont réunis sur la place de la comédie à Montpellier. Ils ont rempli des cercueils de leurs contrats de travail, car ils viennent de perdre leur emploi aidé.
Tous les domaines sont concernés ; culture, éducation, prévention ou encore l'aide thérapeutique. Pour Françoise Meseguer psychologue, la fin des contrats aidés sonne le glas du tissu associatif.
Depuis le 1er octobre, cette psychologue de la ruche de Prade ne sait plus quoi penser :
"C'est à la fois de la colère et de l'écœurement. Du jour au lendemain, j'ai dû les appeler pour annuler tous mes rendez-vous. Comme la plupart des familles qu'elle suit disposent de peu de moyens, cette psychologue en est sûre, ses patients ne se rendront pas dans un cabinet privé."
A Lunel, huit postes seraient menacés dans les bibliothèques scolaires.
Il existe aussi des contrats citoyens. Seulement, l'aspect formation n'est pas défini. Aujourd'hui, les contrats aidés accompagnés débouchent souvent sur des cdi. "Jusqu'à présent, toutes les personnes qui sont passées par ce type de contrat dans notre association ont trouvé un CDI", assure Sophie Bricout Coordinatrice dans l'association "le souffle" Languedoc Roussillon. Et d'ajouter :
"A l'heure actuelle, nous ne pouvons pas renouveler trois contrats aidés. Cette décision est arbitraire. Cette fin de contrats aidés, cumulée à la baisse des financements, c'est la mort assurée pour notre association."
En Occitanie, on compte près de 43.000 contrats aidés, dont 2/3 sont exercés par des femmes.