Le témoin, qui avait été mis en examen en 2013 avant d’être blanchi par la justice, est venu confirmer ce vendredi devant la Cour d’assises qu’il n’était pas le 3ème homme présent lors du vol du scooter.
C’est un homme, coiffeur de profession, qui s’exprime bien, qui se présente à la barre : “Je voudrais dire que j’ai été éprouvé d’être mis en cause, j’ai été sali, mon nom a été jeté en pâture. Les policiers ont voulu me faire passer pour le troisième homme mais je n’étais pas là lors du vol du scooter”.
Mounir Meskine répond précisément à toutes les questions tour à tour du président de la Cour d’assises spéciale qui juge l’affaire Merah, des avocats des parties civiles, de l’accusation et de la défense.
Il était bien présent le 6 mars 2012 dans la voiture en compagnie des frères Merah qu’il connaissait bien, notamment Abdelkader, mais il les avait quittés avant le vol.
En début d’après-midi, Abdelkader et Mohamed Merah passent le chercher à son domicile d’Aucamville et vont chez le concessionnaire Yamaha car Mounir Meskine a eu un accident quelques jours auparavant au guidon d’une moto appartenant à Abdelkader Merah. Ils font établir un devis pour la réparation et en repartant Meskine verse le montant en liquide à Abdelkader Merah.
Qu’a fait pendant ce temps Mohamed Merah ? S’est-il déjà renseigné sur la manière de désamorcer le traqueur d'un scooter TMax 530 ? Meskine l’ignore.
Il est ensuite déposé aux Izards, près de la station de métro Trois Cocus par les frères Merah.
Pour ce qu’il appelle des “coïncidences”, Mounir Meskine a été mis en examen en mai 2013 et placé en détention provisoire pendant près de 5 mois.
Ces “coïncidences”, qu'elles sont-elles ? Il était religieusement proche d’Abdelkader Merah, il était dans la voiture le jour du vol du scooter, il habite Aucamville et c’est sur cette commune, non loin de son domicile, que Mohamed Merah va garer le scooter pendant un temps après l’avoir volé. Meskine bénéficiera ensuite d’un non-lieu dans cette affaire. Blanchi par la justice.
Pendant qu’il était en détention, Mounir Meskine aurait pu aussi être “blanchi” par Abdelkader Merah. Mais celui-ci s’est toujours refusé à dire que Meskine n’était pas le 3ème homme lors du vol du scooter. Jusqu’après la mort d’un malfrat toulousain proche des Merah, abattu en août 2014 à Beauzelle : Walid Larbi Bey qu’Abdelkader Merah désigne maintenant comme ce fameux troisième homme.
Un mort, cela arrange bien les affaires, pensent l’accusation et les parties civiles.
Un mort qui, avant d’être abattu, avait dit aux policiers, qu’il n’avait rien à voir avec cette affaire et n’était pas avec les frères Merah le jour du vol du scooter.