Artur Mas, ex-président de la Generalitat de Catologne comparaît depuis ce matin devant la cour d'appel de Barcelone. La justice lui reproche l'organisation en 2014 d'un référendum "illégal" sur l'indépendance de la Catalogne. 40 000 manifestants sont venus le soutenir devant le tribunal.
L'ancien président de la Generalitat de Catalogne, Artur Mas, comparaît depuis 9 heures, ce matin, devant la Cour d'Appel de Barcelone. La justice espagnole lui reproche d'avoir organisé, le 9 novembre 2014, une consultation "illégale" sur l'indépendance de la Catalogne. Des milliers de sympathisants s'étaient réunis pour le soutenir. Parmi eux, une délégation du mouvement rgionaliste occitan Pais Nostre.
40 000 manifestants annoncés
Des dizaines de bus ont été affrétés pour acheminer les 40.000 manifestants attendus sur une grande avenue bordée de palmiers située face au tribunal. Dimanche, l'actuel président catalan, le séparatiste Carles Puigdemont a assuré au quotidien La Vanguardia que "le compte à rebours" avait commencé pour l'Etat espagnol en Catalogne. Déjà, la twittosphère relaie cette manifestation. Voici quelques exemples de posts.
Gerechtelijke intimidatie kan vreedzaam onafhankelijkheidsstreven #Catalunya niet stoppen. Veel steun voor @KRLS pic.twitter.com/7HL5mMxh1I
— wouter raskin (@RaskinWouter) 6 février 2017
Mas, Ortega i Rigau ja són dins el Palau de Justícia. A punt de començar el judici pel 9Nhttps://t.co/yuVKIkWwNm
— SER CATALUNYA (@SERCatalunya) 6 février 2017
Perquè el #9NSomTots i diem que #HoTornariaAFer, President Mas, Vicepresidenta Ortega i Consellera Rigau, no esteu sols! Visca Catalunya! pic.twitter.com/7pNjmxI8J5
— PDECAT_Les Corts (@PDECAT_LesCorts) 6 février 2017
Bon dia Catalunya! #JoMacuso #9N #CataloniaDemocracyTrial pic.twitter.com/R0DUJnPXty
— Eduard Cuscó (@EduardCusco) 6 février 2017
Un référendum jugé illégal par Madrid
Deux autres responsables politiques catalans, Joana Ortega et Irene Rigau, comparaissent aux côtés d'Artur Mas. Lorsque celui-ci dirigeait la Generalitat, entre 2010 et 2016, Joana Ortega en était la vice-présidente, et Irene Rigau était en charge de l'Education.
Il leur est reproché d'avoir ignoré la cour constitutionnelle espagnole, qui avait suspendu,cette consultation, le 4 novembre 2014, jugée illégale par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy à Madrid, car elle portait sur un sujet, l'unité de l'Espagne qui devait être débattu par tous les Espagnols.
9 novembre 2014 : 80% des votants choisissent l'indépendance
Passant outre l'arrêt, l'exécutif catalan avait recruté des bénévoles pour l'organisation, via un site internet, réquisitionné lycées et collèges, distribué des bulletins de vote, et mis à disposition 7.000 ordinateurs portables pour la transmission et le décompte des résultats.
Au final 2,3 millions de personnes, sur quelque 6 millions d'électeurs potentiels, avaient participé. 80% avaient voté en faveur de l'indépendance. Mais pour le parquet ce fut un "acte de désobéissance grave" et même de "prévarication" (un délit consistant à agir en connaissance de cause).
Bataille juridique
Selon l'accusation, Artur Mas et ses collaboratrices doivent être condamnés à une interdiction d'exercer une fonction publique et d'occuper un mandat électif, respectivement pendant 10 ans et 9 ans. Les séparatistes, quant à eux, affirment qu'en interdisant cette consultation la cour constitutionnelle a porté atteinte à leurs droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression, et même à la "démocratie".
En cas de condamnation, Artur Mas a promis d'aller jusqu'à la Cour Européenne des Droits de l'Homme pour se défendre.
Nouveau référendum en vue
Les indépendantistes, majoritaires au parlement régional catalan depuis septembre 2015 assurent que cette année, en septembre au plus tard, ils organiseront un véritable référendum d'auto détermination, avec ou sans l'accord de Madrid. Et ils promettent de faire sécession s'ils l'emportent.
De son côté, le gouvernement de Mariano Rajoy admet que la "question catalane" est le plus grave défi que devra affrontee l'Espagne en 2017. Il compte cependant sur la reprise économique, des investissements dans les infrastructures locales et une "opération dialogue" lancée par la vice-présidente Soraya Saenz de Santamaria pour "normaliser" les rapports.