Rudolph Granier, conseiller municipal du 20 ème arrdt va remettre mercredi 25 juin à Nicolas Sarkozy le "prix de l'appel du 18 juin" décerné par les jeunes gaullistes de l'UPJ. Pour France 3 Paris, il explique son choix dans un contexte très politique.
De Gaulle à la rescousse de l'UMP.
Après François Fillon, qui pour le 18 juin a fait le déplacement à Londres, après Bruno Le Maire qui le même jour était à Colombey-les-deux-églises, c'est au tour de Nicolas Sarkozy d'associer son image à celle du général. Mercredi 25 juin, il recevra le "prix de l'appel du 18 juin", décerné par l' "Union des Jeunes pour le Progrès", mouvement, qui comme son nom ne l'indique pas, se revendique comme gaulliste.
Le président de l'UJP est Rudolph Granier, conseiller municipal du 20 ème arrondissement. Il a été un membre actif de l'équipe de campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet pendant la campagne pour l'élection à la mairie de Paris. Il a rencontré le 13 juin dernier Nicolas Sarkozy qui a donné son accord. Un joli coup pour Rudolph Granier. L'UJP, créé en 1965, est un mouvement associé de l'UMP. Les années précédentes, ce "prix de l'appel du 18 juin", avait récompensé François Baroin, Hervé Gaymard ou NKM dans une relative indifférence.
Cette année, alors que l'UMP est en pleine tourmente et que tout le monde attend de savoir si Nicolas Sarkozy va accélérer son retour dans la vie politique active, il en va différemment.
Sarkozy gaulliste, l'association fait quelquefois sourire, y compris dans son camp. Rudolph Granier assume le choix du récipiendaire. "C'est sa famille politique. Quand il en parle, il a encore en souvenir les mots de son premier discours au meeting de Nice en 1975, quand il avait déclaré qu'être jeune gaulliste c'était révolutionnaire", explique le président de l'UJP. "Quand Nicolas Sarkozy réamorce le dialogue franco-allemand, quand il dialogue avec la Chine et la Russie, il est gaulliste. Le gaullisme ce sont des valeurs mais c'est aussi un pragmatisme. Il n'est donc pas incohérent de lui remettre ce prix", poursuit-il.
Rudolph Granier se félicite du soutien de Gérard Larcher, pas le plus grand des sarkozystes, mais un des gardiens du temple gaulliste au sein de l'UMP. "Ceux qui sont mécontents que Nicolas Sarkozy obtienne ce prix ont une image sectaire du gaullisme", déclare-t-il. Mais, cette récompense intervient au bon moment pour le retraité politique le plus célèbre de France.
Pour changer de sa carte postale traditionnelle, Nicolas Sarkozy va donner une leçon d'histoire. Et comme à chaque fois, les observateurs vont décrypter les allusions à la situation contemporaine entre les lignes. Le De Gaulle de 1958, le De Gaulle qui se voulait au-dessus des partis inspirera peut-être l'ancien président de la République. Où il est question d'homme providentiel en situation de crise. Les subtils analystes vont pouvoir s'en donner à coeur joie.
Dans son discours de remise, Rudolp Granier ne s'en privera pas. "Je parlerai de l'avenir de la France et je demanderai à ce qu'on soit plus préoccupé de son avenir que par des débats statutaires", explique-t-il. "Ce prix rend hommage à son parcours et peut-être à son avenir", poursuit-il.
Malgré les pressions pour qu'il s'exprime rapidement, Nicolas Sarkozy pourrait attendre la fin de l'été pour officialiser ses intentions par rapport aux échéances électorales de l'UMP. Une sorte d'appel. Le discours de mercredi pourra lui servir de répétition.
