En 2003, plus de 160 personnes étaient arrêtées en région parisienne. Membre des Moudjahidine du peuple iranien, elles étaient suspectées de terrorisme. 11 ans plus tard, l'affaire débouche sur un non-lieu.
Un non-lieu général a été rendu dans l'enquête sur les Moudjahidine du Peuple iranien, qui avait été marquée en 2003 par un vaste coup de filet très médiatisé en banlieue parisienne, notamment dans le Val-d'Oise, a indiqué à l'AFP, mercredi 17 septembre 2014, une source judiciaire. Le juge antiterroriste Marc Trévidic a signé mardi son ordonnance de non-lieu, comme l'avait requis le parquet de Paris, a précisé cette source, confirmant une information de M6.
Dès 2011, le magistrat avait abandonné toute incrimination terroriste dans ce dossier, ne conservant que des délits financiers pour neuf des 24 mis en examen. Marc Trévidic avait hérité en 2009 de ce dossier, instruit auparavant par le juge Jean-Louis Bruguière.
Le 17 juin 2003, 1.300 policiers, dont ceux de la force d'élite du Raid, avaient été mobilisés dans une vaste opération visant le QG de l'Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI). Plus de 160 personnes avaient été arrêtées. Mais dès le 2 juillet 2003, dans une décision rarissime en matière d'antiterrorisme, la cour d'appel de Paris avait remis en liberté onze militants, dont Maryam Radjavi. Des parlementaires britanniques avaient dénoncé des accusations "bidon", évoquant un "accord politique" entre Paris et Téhéran sur fond de contrats, notamment pétroliers et gaziers. Des affirmations rejetées par les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur de l'époque, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy.
"Cette deuxième ordonnance de non-lieu met un point final à une insupportable saga judiciaire", a réagi auprès de l'AFP l'avocat du Conseil national de la Résistance Iranienne (CNRI, opposition en exil), Me William Bourdon. "C'est un soulagement car cette criminalisation artificielle du CNRI n'a été que le produit d'une instrumentalisation de la justice française par les mollahs, mais c'est un immense regret que n'aient pas été rendus beaucoup plus tôt son honneur et son intégrité injustement bafoués à un mouvement qui lutte contre une des pires tyrannies de la planète", a-t-il ajouté.