Invitée de "Samedi politique" sur France3 Ile-de-France, la sénatrice UDI de Paris, Chantal Jouanno, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, s'est montrée dubitative sur le "changement" dont l'ex-Président de la République se réclame aujourd'hui.
Nicolas Sarkozy est de retour et déjà il contamine le discours politique. "Les élections régionales en Ile-de-France, ça me tente évidemment. Je ne vais pas vous dire que ça me tente en m'épilant, mais ça pourrait être assez drôle", plaisante Chantal Jouanno, invitée de Samedi Politique sur France3 Paris-Ile-de-France.
Clin d'oeil de la sénatrice UDI de Paris au célèbre "j'y pense pas qu' en me rasant" de l'ancien président de la République.
Derrière l'humour, il y a bien sur un positionnement politique. Il s'agit d'affirmer l'autonomie du parti centriste de la future UMP envisagée par Nicolas Sarkozy lors des prochaines échéances électorales.
Chantal Jouanno n'est pas amie sur Facebook avec Nicolas Sarkozy, mais elle a longtemps travaillé avec lui au ministère de l'intérieur ou au conseil général des Hauts-de-Seine. Comment -a-t-elle jugé la tribune qui annonce sa candidature à la présidence de l'UMP. Y trouve-t-elle des accents de sincérité ? " Il est possible qu'il soit sincère. C'est un homme politique qui a ça dans le sang et qui a la France à coeur. Mais le débat n'est pas là. Le vrai débat c'est de savoir si aux yeux des Français ce message est crédible. Et c'est là qu'il y a un hic", estime-t-elle.
Un Sarkozy qui se présente comme rassembleur. Est-il crédible ? "Ca ne va pas être simple. Je me garderais bien de lui donner des conseils car il a plus d'expérience politique que moi, mais dans sa garde rapprochée, à l'exception de Nathalie Kosciusko-Morizet, c'est quand même pas des enfants de choeur ou des perdreaux de l'année qui sont le symbole du recentrage", commente Chantal Jouanno. "Il y a toujours des personnes qui ne sont pas dans un esprit de recentrage", insiste-t-elle, laissant clairement apparaître un doute sur le changement opéré par Nicolas Sarkozy.
Grand magma
Pour l'instant, « L'UDI trace sa route», explique-t-elle, rejetant une fusion avec la future UMP.
"On n'est pas convaincu par l'idée d'un grand magma qui ressemble à ce que fut au départ l'UMP. Ce grand magma, tel qu'il a toujours fonctionné, c'est celui qui vocifère le plus fort qui a le pouvoir. Et les centristes n'ont jamais eu le pouvoir", poursuit Chantal Jouanno qui fait ticket avec Yves Jégo pour la présidence de l'UDI. Les militants du parti voteront en octobre pour désigner celui qui va succéder à Jean-Louis Borloo. "On n'est pas à vendre et nos militants n'ont pas l'intention de revenir dans ce mode d'organisation qui ne permet pas de gérer des idées nouvelles", conclut la conseillère régionale d'Ile-de-France.
Chantal Jouanno en revanche, a précisé que l'UDI était prête à participer à des primaires de la droite, ouvertes et allant de Bayrou jusqu'à Sarkozy. Sinon, la sénatrice a réaffirmé que l'UDI aurait son propre candidat.
Chantal Jouanno s'est enfin déclaré "prudemment optimiste" pour un changement de majorité au Sénat à l'occasion des élections du 28 septembre. Si ce changement est avéré, elle pourrait briguer la présidence de la commission du développement durable de la Haute Assemblée.
A revoir l'émission intégrale de Samedi Politique