Pour Nicolas Bay, sur l'apartheid, Jean-Marie Le Pen a "voulu faire un rappel historique"

Nicolas Bay, secrétaire général du Front national, était l'invité du 12/13 de  France3 Ile de France. Il a réagi sur les propos de Cambadélis,sur "la dynamique entravée du FN". Quand aux propos de Jean-Marie Le Pen sur l'apartheid, il estime que "c'est un rappel historique qu'il a voulu faire".

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La progression du FN annoncée aux départementales du mois de mars peut-elle être freinée par le contexte national post-attentat ?

Fin de l'unité nationale

C'est ce qu'espère Jean-Christophe Cambadélis. "Le Fn était en dynamique. Celle-ci a été entravée parce que les Français se sont rendus compte que le FN était porteur de la division nationale", a déclaré le patron du PS, lors d'un déplacement  à Lille vendredi.

Des propos qui ont fait réagir Nicolas Bay, secrétaire général du Front national, invité de Samedi Politique sur France3 Ile-de-France ce samedi. "Ca révèle l'état d'esprit des caciques du PS. Il y a quelque chose de plus détestable encore dans l'attitude de M. Cambadélis. Ces gens-là immédiatement après l'attentat contre Charlie Hebdo , leur seule préoccupation est de savoir comment éviter que le FN en profite électoralement et non comment endiguer l'islamisme radical et le terrorisme", juge l'ancien élu de Sartrouville. 

"L'unité nationale ce n'est pas le rassemblement derrière le parti socialiste qui a échoué dans tous les domaines et qui est responsable de la situation", assène Nicolas Bay, à l'offensive.

Ne pas être accusée de récupérer l'émotion suscitée par les attentats est une des obsessions de Marine Le Pen, au risque de rendre ses positions inaudibles. Mais le Fn veut récupérer la main. "Il y a un temps pour tout. Il y a la période de compassion à l'égard des victimes et des familles. Et il y a le temps du débat politique. Clairement identifier qui sont les responsables de la situation. L'UMP et le PS présentent des mesures gadget absolument dérisoires qui ne sont pas à la hauteur des enjeux", poursuit le secrétaire général du Front.

Jean-Marie Le Pen et l'apartheid


Lors de ses voeux à la presse, Manuel Valls avait utilisé le mot apartheid pour désigner la ségrégation territoriale. Un mot qui avait pu choquer certains responsables politiques. Mais pas, Jean-Marie Le Pen. Dans son journal de bord, diffusé sur Internet, il juge qu'on fait au premier ministre, "une querelle sémantique pas très saine". "L'apartheid était au départ une volonté de promotion des deux communautés", poursuit l'ancien président du FN.

Des propos qui peuvent être interprétés comme une forme de justification à ce système. "Jean-Marie Le Pen voulait expliquer le processus d'apartheid en Afrique du Sud. C'est un rappel historique qu'il voulait faire", répond, un peu embarrassé, Nicolas Bay qui tente de reprendre la main en allant sur le fond.

"Les propos de Manuel Valls sont graves. L'apartheid c'est le modèle de communautarisation de la France qui a été mis en place par le PS et l'UMP. C'est l'opposé de l'assimilation républicaine à laquelle nous croyons", commente-t-il.

"La ligne du Front national, elle est très claire. Elle est exprimée par Marine Le Pen qui est la présidente du FN. Ce n'est plus Jean-Marie Le Pen", conclut-il.



Les départementales en Ile-de-France

"Il y aura des binômes de candidats dans chacun des 155 cantons franciliens", promet Nicolas Bay, spécialiste de la carte électorale au sein du FN. Dans notre région, qui est la moins favorable de l'Hexagone à Marine Le Pen, il espère que le FN poursuive sa reconquête manifestée à l'occasion des dernières élections européennes. Le FN avec un peu plus de 17% des voix était arrivé deuxième en Ile-de-France.

"Nous avons des candidats implantés, qui sont connus, qui sont élus municipaux depuis mars dernier sur l'ensemble des départements franciliens", explique Nicolas Bay. C'est le cas de Cyril Nauth à Mantes-la-Ville seul maire FN de la région, qui sera candidat à ces départementales. Pas encore des notables locaux mais presque, explique-t-il en substance.  Nicolas Bay ne veut pas revivre l'épisode des candidats fantômes qui avait marqué les cantonales de 2011.

"Ces élections départementales vont être l'occasion pour le Front national de connaître une nouvelle progression et les événements tragiques qui ont frappé notre pays vont inciter les Français à d'autant plus de lucidité", pronostique Nicolas Bay en réponse à Jean-Christophe Cambadélis.

Paradoxe: la situation la plus favorable pour que le FN gagne un canton serait un duel face à un candidat PS qu'en même temps le FN appelle à sanctionner dès le premier tour. 


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