Emmanuelle Cosse souhaite rester conseillère régionale d'Île-de-France

Vendredi 12 février, Emmanuelle Cosse prend ses fonctions comme ministre du logement. Mais, elle souhaite rester conseillère régionale d'Île-de-France Dans un mail envoyé à ses collègues EELV, elle annonce aussi démissionner de la présidence du groupe écologiste à la région. 

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Après son entrée au gouvernement, Emmanuelle Cosse démissionne de la présidence du groupe EELV au conseil régional d'Île-de-France. 

Toujours conseillère régionale

Elle l'a indiqué dans un mail envoyé jeudi en fin d'après-midi aux 14 élus du groupe. Elle démissionne également de la commission permanente.

Voici le mail envoyé par Emmanuelle Cosse

"Cher-e-s ami-e-s,

j’ai donc accepté la proposition qui m’a été faite d’entrer dans ce gouvernement. Vous trouverez ci-joint une lettre qui explique mes raisons.
Je démissionne de ma fonction de présidente de groupe à la région et je propose que Mounir (
Mounir Satouri, ndlr) assure l’intérim d’ici que vous décidiez d’une nouvelle organisation.
Je sais que tout le monde ne partagera pas mon choix, mais sachez que j’ai été très heureuse et fière de vous représenter depuis mi-décembre. Et que même dans l’opposition, notre groupe a beaucoup de choses à faire valoir dans cette région.
Je me retire de la commission permanente et de toutes mes représentations régionales, mais je demeure conseillère régionale. Et bien naturellement, je continuerai à reverser, comme je l’ai toujours fait, à EELV IDF ma cotisation d’élue

Avec toute mon amitié.
Emma"


Comment réagissent ses camarades auprès desquels elle a conduit la campagne régionale pour EELV en Île-de-France ?

"Mal", répond Corinne Rufet, élue écolo et dont l'un des tweets sur François Hollande, retweeté par Emmanuelle Cosse, s'ajoute à la liste des tweets embrassants de l'ancienne patronne d'EELV contre le gouvernement. "Mes sentiments personnels à l'égard d'Emmanuelle, je les garde pour moi", ajoute-t-elle, préférant se limiter au champ politique. "Si Emma Cosse rentre dans ce gouvernement là, après le vote sur la déchéance de nationalité, ça veut dire que des écologistes peuvent rentrer dans n'importe quel gouvernement. C'est un message politique délètère. C'est une erreur politique", martèle-t-elle.

Interrogé par l'AFP, Pierre Serne exprime sa peine. "Je suis très triste, je suis un ami personnel d'Emmanuelle Cosse depuis très longtemps mais je suis totalement en désaccord avec son choix. C'est une forme de reniement d'une partie de ce qu'elle est que j'ai du mal à comprendre. Je ne vois où peut-être la stratégie pour engranger des victoires dans une entrée au gouvernement, en fin de quinquennat, alors qu'il n'y a plus de marges de manoeuvre", déclare l'ancien vice-président chargé des Transports.

Dans le même mail, Emmanuelle Cosse indique souhaiter conserver son mandat de conseillère régionale d'Île-de-France. Mais peut-elle continuer à appartenir au groupe écologiste à la région ? Les 14 élus auront une réunion lundi après-midi. "la question est clairement posée. Certains considèrent qu'elle n'a pas à rester dans le groupe", explique Pierre Serne pour France 3 Ile-de-France. Pour des raisons politiques mais aussi pour des questions d'organisation. Un groupe de 14 élus, c'est peu pour se répartir le travail et le suivi de tous els dossiers régionaux. "On sait très bien qu'être ministre laisse peu de temps pour travailler à la région. On n'a pas besoin d'une touriste au groupe qui se pointe juste pour les séances publiques", commente un autre élu EELV d'Ile-de-France

Rien ne l'en empêche

Il ne s'agit pas à proprement d'un cumul, puisque c'est son seul mandat électif. Légalement rien n'empêche Emmanuelle Cosse de rester conseillère régionale d'Ile-de-France. Et l'usage de ne pas cumuler ministère et mandat électif concerne les seules présidences d'executif. Conseillère régionale d'opposition n'est pas tout à fait le même engagement que président de la région Bretagne. 

Cela contredit néanmoins les régles édictées par Europe-Ecologie sur le cumul. "Reste à savoir si Emma est toujours à EELV", persifle un élu écologiste qui reconnaît qu'il y a déjà eu des précédents dans l'histoire du parti. "Mais si c'est pour garder la place au chaud pour des lendemains difficiles, c'est un peu gros", poursuit-il. 

Yves Contassot, conseiller de Paris EELV, est tout aussi sévère sur twitter. 


Le FN réclame sa démission

Mais dans un communiqué, Wallerand de Saint-Just, le patron du groupe FN-RBM à la région Ile-deFrance réclame la démission de son poste de conseillère régionale. "Nous sommes certains que quelqu’un comme Emmanuelle Cosse, toujours si prompte à se référer aux valeurs de la République, sera consciente de la responsabilité et du devoir d’exemplarité que confère le suffrage des électeurs", est-il écrit.

Lors de la campagne régionale, Wallerand de Saint-Just avait fait de la candidate écologiste sa cible favorite après ses propos sur le devoir d'accueillir les migrants en Île-de-France.

Du côté des "Républicains", pas de déclaration officielle. Juste un peu d'ironie quand on rappelle le discours "enflammé" d'Emmanuelle Cosse contre le cumul lors de la séance inaugurale en décembre lorsque Valérie Pécresse fut élue présidente. Mais on respecte plutôt la nouvelle ministre du Logement jugée "moins crispante et sectaire" que Cécile Duflot. 

Son successeur à la vice-présidence en charge du logement, Geoffroy Didier lui a adressé un encouragement via twitter. 


On restera vigilant néanmoins. Car pendant la campagne des régionales, Emmanuelle Cosse avait proposé l'encadrement des loyers pour l'ensemble de l'Ile-de-France. "Avec Emmanuelle Cosse, nous sommes différents mais nous n'avons pas de différend", explique Geoffroy Didier pour FRance3 Ile-de-France.  "Elle a porté en Ile-de-France le refus de financer des logemenst intermédiaires pour les classes moyennes. Je souhaite pour ma part une véritable mixité sociale", poursuit-il.

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