En pleine mobilisation contre la loi travail, des leaders étudiants (Unef) et syndicaux (FO, FSU, CGT) ont célébré lors d'un colloque à Paris les dix ans de "la victoire du retrait du CPE" et réaffirmé leur "fermeté" face à la loi El Khomri.
Il y a dix ans, jeunes et syndicats entamaient un bras de fer avec l'exécutif sur le CPE, un contrat à durée indéterminée assorti d'une période d'essai particulièrement longue destiné aux moins de 26 ans, provoquant trois mois de contestation sociale et de crise politique et forçant finalement le gouvernement Villepin à reculer.
L'objectif de cette séance d'échanges, qui a réuni samedi 2 avril quelques dizaines de militants et d'ex-militants étudiants en présence notamment de l'ex-meneur de l'Unef et actuel premier adjoint à la maire de Paris, Bruno Julliard, des numéros un de FO Jean-Claude Mailly, de la FSU (fonctionnaires) Bernadette Groison, était "d'analyser comment cette mobilisation s'est faite il y a dix ans et comment elle se fait aujourd'hui". "Il y a des similitudes idéologiques: dire qu'il ne faut pas accepter la précarité pour s'insérer, mais aussi des différences, liées notamment à l'utilisation des réseaux sociaux", a souligné William Martinet.
Jean-Claude Mailly, déjà à la tête de FO en 2006, a lui insisté sur le fait que la grande différence entre le mouvement anti-CPE et celui actuellement mené contre la loi travail était "que tous les syndicats étaient à l'époque dans la bagarre".
"En se commémorant le CPE, on se rappelle ce qui a été déterminant dans la réussite, c'est l'unité syndicale, des salariés et des étudiants", a renchéri Bernadette Groison (FSU). Mais, selon la syndicaliste, il faut "rester prudent sur la comparaison": "La loi travail a un spectre beaucoup plus large, et le mouvement salarié a un rôle encore plus important à jouer dans la bataille".
► Voir le reportage de Fernando Malverde avec Louise Simondet.