C'est un projet porté depuis 2015 par le maire de Vélizy-Villacoublay afin de désengorger la RN 118 aux heures de pointe. Il serait ainsi possible de rejoindre la gare routière de Vélizy-Villacoublay en 17 minutes. Cependant, pour les riverains du pont de Sèvres, c'est le projet d'urbanisme de trop.
Des cabines suspendues, comme à la montagne dans les stations de ski. C'est le projet initié par les mairies de Vélizy-Villacoublay dans les Yvelines et de Boulogne-Billancourt, pour désengorger la RN118 et son trafic très dense aux heures de pointe.
Avec 6 kilomètres de long, la ligne de transport aérienne devrait relier la station de métro Pont de Sèvres, le T2 et les bus à la gare routière de Vélizy-Villacoublay, la ligne T6 et le centre commercial Vélizy 2, tout proche. Le tout, en 17 minutes, avec des cabines de 35 places, contre près d'une heure en voiture aux heures de pointe.
Un budget de 100 millions d'euros
Le budget est conséquent : 100 millions d'euros contre les 40 millions évoqués au lancement du projet. Cette rallonge de 60 millions d'euros est nécessaire pour acheter des grandes cabines et transporter près de 8.000 personnes par heure. Inscrit dans les propositions de campagne de Valérie Pécresse, la nouvelle présidente de région, le projet devrait voir le jour en 2019 ou 2020.Cependant, les riverains du pont de Sèvres ne s'en réjouissent pas. "Il y a trop de projets d'urbanisme", regrette David Alloyeau, président de l'ACVPS (association pour le cadre de vie des riverains du Pont-de-Sèvres). "Les riverains rejettent déjà le projet de gare pour la ligne 15 du Grand Paris et ce projet de téléphérique, c'est trop".
Des travaux "incessants depuis quinze ans"
C'est en particulier les résidents de l'immeuble Le Trident, situé en bord de Seine, avec vue sur le parc de Saint-Cloud et Meudon, qui pâtissent de ces travaux "incessants depuis quinze ans". "Le préjudice est lourd : le dérangement constant et des propriétaires qui n'arrivent pas à vendre leur appartement", explique David Alloyeau. "Alors imaginez avec des câbles et des cabines de téléphérique sous les yeux ainsi que le bruit".L'association va contester le projet en déposant un recours à venir. Et a interpellé Valérie Pécresse sur le sujet. Pour lui, ni l'utilité du téléphérique, ni le coût du projet n'est réaliste : "dépenser 100 millions d'euros pour éviter 1 heure de bouchon le matin" sur la RN118 est "aberrant". "Nous sommes conscient de vivre dans un secteur en pleine mutation", tempère le président d'association. "Mais cela fait quinze ans que nous ne sommes pas protégés car l'immeuble est considéré comme un bureau".
Pour eux, cela ne fait pas de doute. Le maire de Boulogne "recherche du foncier avec les gares routières, les échangeurs auprès des promoteurs".