Cinq ans après, le parquet de Paris a requis un non-lieu dans l'enquête sur l'incendie probablement criminel et au lourd bilan de cinq morts et des dizaines de blessés dans un immeuble de l'est parisien.
L'incendie de cet immeuble situé cité du Labyrinthe, dans le quartier de Ménilmontant (XXe) avait fait cinq morts, un homme et quatre étudiantes dont une Américaine, une Australienne et deux Suédoises, âgées de 20 à 25 ans, ainsi qu'une soixantaine de blessés dans la nuit du 13 au 14 avril 2011.
Il s'agissait alors de l'incendie le plus meurtrier dans la capitale depuis celui de l'hôtel Paris-Opéra, qui avait fait 24 morts en 2005. Plusieurs des victimes décédées s'étaient défenestrées pour échapper aux flammes. L'enquête confiée à la Brigade Criminelle s'était rapidement orientée vers un incendie volontaire, les investigations montrant que de l'essence avait été déversée, notamment dans le hall d'entrée de l'immeuble.
Plusieurs pistes ont été suivies par les enquêteurs durant les cinq années d'instruction: litiges pour de l'argent, dispute autour d'un trafic de stupéfiants, représailles après un viol commis dans l'immeuble, mais aucune n'a pu aboutir, selon les réquisitions du parquet, rapportées à l'AFP par une source proche du dossier.
Le juge d'instruction avait délivré en 2012 un mandat de recherche pour faire entendre un protagoniste sur une éventuelle vengeance après le viol subi par sa petite amie, mais l'homme a quitté la France. Selon l'enquête, il serait ensuite passé par l'Allemagne, l'Egypte et la Russie.
Si le juge d'instruction devait confirmer le non-lieu, le mandat de recherche laisserait ouverte la possibilité de rouvrir le dossier pour charges nouvelles. "Toutefois, en l'état actuel de cette enquête, aucune des autres pistes précédemment envisagées ne peuvent être écartées, mais sans pouvoir identifier formellement un auteur", écrit le parquet dans ses réquisitions datées du 19 mai, a rapporté la source.