La populaire opération annuelle de vente de fruits et légumes "au juste prix",organisée par le Modef, se déroulera jeudi matin à Paris et dans plusieurs villes de sa banlieue pour dénoncer "le comportement des distributeurs et transformateurs", a indiqué samedi le syndicat agricole.
50 tonnes de tomates, melons, prunes, poires, pommes de terre, salades, haricots, nectarines seront vendus "au juste prix" aux consommateurs parisiens "pour leur faire connaître les problèmes de mévente et de prix bas de l'agriculture française et leur montrer l'intérêt d'acheter fruits et légumes de France", a indiqué Raymond Girardi, le secrétaire général du Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef).
"Cela fait une vingtaine d'années que nous dénonçons le comportement de la grande distribution et des transformateurs. Aujourd'hui, avec les éleveurs et les producteurs de lait, tout le monde agricole s'accorde à dire qu'il y a un problème sur les marges qui pénalisent les agriculteurs et les consommateurs", a-t-il souligné, évoquant "un phénomène nouveau".
"Nous allons vendre le kilo de tomates 1,5 euros. C'est ça le juste prix avec une part producteur de 70 centimes, 15 centimes pour le conditionnement et le transport, et la centrale d'achat qui l'achète 90 centimes devrait le revendre 1,5 euros. A 3 euros le kilo de tomates à Paris, c'est du racket", a-t-il expliqué.
"Chaque année les prix à l'étalage des fruits et légumes augmentent. En 10 ans cette augmentation moyenne tous produits confondus est de plus de 30% alors que les prix moyens à la production ne bougent pas. Cela a pour conséquence dans la même période à faire disparaître 25% des producteurs", a dénoncé M. Girardi, soulignant que "la France ne produit que 60% de ses besoins en fruits et légumes, le reste étant importé de tous les coins du monde".
Outre les "marges anormales", le Modef entend également dénoncer les problèmes sanitaires, le dumping social et la couverture des besoins alimentaires.