Le conseil de prud'hommes de Paris a jugé l'an dernier que l'insulte "PD" reçue par l'employé d'un salon de coiffure, avant qu'il ne soit licencié, n'avait pas de caractère homophobe. Le Défenseur des droits a été saisi, et l'affaire fait polémique.
Selon cette décision de justice, révélée jeudi par le quotidien Metronews, l'insulte "PD" reçue par un employé d'un salon de coiffure, la veille de son licenciement, n'aurait pas de caractère homophobe.
Début 2015, c'est par erreur que cet employé d'un salon de coiffure, encore en période d'essai, a reçu par erreur un SMS comportant des mots peu tendres de sa manager : "Je ne le sens pas, je ne le garde pas, c'est un sale PD, ils ne font tous des coups de pute". L'employé s'est alors vu notifié son licenciement le lendemain pour "insuffisance professionnelle".
"Il est reconnu que..."
Selon les termes du jugement, "en se plaçant dans le contexte du milieu de la coiffure, le Conseil considère que le terme de "PD" employé par la manager ne peut être retenu comme propos homophobe car il est reconnu que les salons de coiffure emploient régulièrement des personnes homosexuelles, notamment dans les salons de coiffure féminine, sans que cela pose problème".La juridiction a toutefois estimé abusif le licenciement, et condamné l'employeur à 5.000 euros de dommages-intérêts.
Un jugement "scandaleux"
"Scandaleux", "choquant'"... La ministre du Travail Myriam El Khomri ne mâche pas ses mots à l'endroit du jugement rendu l'an dernier par le conseil de prud'hommes de Paris. "J'imagine que cette personne va faire appel" de cette décision, a-t-elle ajouté.Dans un communiqué, son avocat David Caramel, explique que l'intéressé a fait appel de la décision. Ce dernier, qui "souhaite conserver l'anonymat", "attend sereinement la poursuite des débats". En attendant, sur les réseaux sociaux, la polémique enfle. L'affaire était d'ailleurs l'une des plus commentées en France sur Twitter vendredi matin.
Quelle horreur...où va t'on?Les prud'hommes de Paris estiment que "PD" n'est pas une insulte homophobe https://t.co/pVavrRgJJq via @LExpress
— Virginie GILORMINI (@VGILORMINI) 8 avril 2016