Julien Bayou était l'invité de Samedi Politique. Le porte-parole d'EELV estime que la primaire à gauche doit s'inspirer de l'esprit de "Nuit Debout" et que François Hollande ne peut y participer car "son CDD de 5 ans est raté".
Julien Bayou est contre les licenciements. Sauf un. Celui de François Hollande.Pas de renouvellement de CDD pour François Hollande
Invité de Samedi Politique, le porte-parole d'EELV a déclaré "qu'il n'allait pas lui proposer un nouveau CDD". Alors que Europe-Ecologie et le Parti socialiste se réunissent chacun de leur côté pour discuter d'une éventuelle primaire à gauche, Julien Bayou ne souhaite pas que François Hollande puisse y participer."Quand vous embauchez quelqu'un et qui se plante lamentablement, vous n'allez pas lui proposer de revenir au second tour. J'ai été un embaucheur de François Hollande en 2012. Le CDD, il est raté", explique-t-il.
Julien Bayou juge qu'il y a "deux visions de la primaire".
Faire péter les cadres des appareils
"Une correspond à Nuit Debout. Faire un peu péter les cadres des appareils et redonner du choix au citoyen", argumente celui qui passe ses soirées place de la République. "C'est la primaire où il y a un périmètre, où il faut fixer une alternative à la ligne du gouvernement qui ne fonctionne pas. Il faut inventer autre chose. Et la primaire ça peut-être un outil pour déverrouiller un peu les appareils et les égos", poursuit-il, jugeant que "EELV pourrait s'inscrire là-dedans"."Et il y a une autre vision beaucoup plus politicienne. En gros recréer un hégémonisme et tous derrière la ligne gouvernementale via une primaire un peu arrangée. Ca c'est ce que tente de proposer Jean-Christophe Cambadélis. Vous le voyez qu'il y a une opposition frontale", conclut le conseiller régional d'Ile-de-France.
Redonner la parole aux sympathisants EELV
Julien Bayou reconnait "que c'est possible" qu'il n'y ait pas de primaire au final. En ce cas "il y aura un candidat écologiste à la présidentielle". "Cécile Duflot serait une très bonne candidate. Nicolas Hulot, Noël mamère aussi. On ne manque pas de candidats. Ce qui importe c'est de fixer le cap et le projet", développe le porte-parole d'EELV.Il refuse de préciser s'il sera candidat à un poste dans l'équipe dirigeante lors du congrès du parti écologiste au mois de juin. "Europe-Ecologie est en panne. On est en grande difficulté. Il faut tout réinventer, c'est la ligne sur laquelle on va se fonder", déclare-t-il. "Il faut surtout permettre aux sympathisants de participer aux choix stratégiques. Il y a une aspiration à la démocratie dans ce pays et les partis doivent se mettre au diapason", conclut Julien Bayou.
"Un parmi la foule" à Nuit Debout
Une transition toute trouvée avec ce qui se passe Place de la République et le mouvement "Nuit Debout". Julien Bayou en est parti à 2 heures du matin hier soir, comme chaque soir depuis une semaine. Y va-t-il comme observateur ou comme participant avec sa casquette politique ? "Chacun vient avec son étiquette au fond de la poche. Chacun vient,un, parmi la foule", répond le fondateur de "Jeudi Noir". "Hier soir j'ai été très heureux parce que pour la première fois il y avait des jeunes des quartiers populaires", poursuit-il.Quel peut-être le débouché politique de ce mouvement dans quelques mois ? "Quelques mois... Ca fait huit jours, laissez leur un peu de temps. Personne ne sait où çela va. C'est ce qui est interessant dans ce mouvement auto-organisé. C'est cela qui est génial. Cela pertube tous les cadres. Ca bouscule les appareils. On ne sait pas où ca va et les organisateurs sont très heureux d'être dépassés", commente Julien Bayou.
Julien Bayou est également conseiller régional d'Ile-de-France. Il concède "que Valérie Pécresse réveille le conseil régional mais par de la communication". Il explique aussi son double statut d'homme politique et de militant associatif et que les deux activités se complètent.