Le "parti de la banlieue", est né officiellement jeudi 31 octobre 2013, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Ce nouveau parti politique assure vouloir "défendre le multiculturalisme" et "prendre les problèmes de la banlieue à bras le corps".
Le "Parti de la banlieue" se présente comme le "premier parti exclusivement consacré à la banlieue". Il affiche un programme de 50 propositions, dont la création d'un "ministère du multiculturalisme" et la mise en place du "droit de vote pour les étrangers". Il milite aussi pour la légalisation de la consommation du cannabis.
Son fondateur, Abdel-Malik Djermoune, ancien responsable associatif, attaché territorial à la mairie d'Aubervilliers, a présenté le "Parti de la banlieue" au cours d'une conférence de presse. Il affirme que le parti compte déja sept fédérations, en Ile-de-France et en Martinique, et indique qu'il présentera quelques candidats aux élections municipales de 2014.
Selon M.Djermoune, le "Parti de la banlieue" a déja des ambitions : « Notre but, c'est d'être présents sur l'ensemble du territoire dans un an ». Il espère «une montée en puissance du mouvement, dans la perspective des prochaines échéances électorales».
« Il manquait dans le paysage politique français un parti qui n'ait pas de complexes pour porter le message des habitants de banlieue», assure Abdel-Malik Djermoune, qui se défend de toute logique communautariste. « Nous essayons d'inclure, pas d'exclure».
Reste qu'un tel pari est difficile. Le "Parti de la banlieue" n'est pas tout à fait le premier mouvement politique à prétendre incarner ou représenter les quartiers populaires ou les territoires défavorisés ou laissés pour compte. Le dernier en date, le FCP pour Force Citoyenne Populaire a fait son apparition au printemps 2012. Avant lui encore, des associations comme le MIB,à Paris, DiverCité, à Lyon, ou Motivé-e-s à Toulouse ont affiché pour ambition de donner la parole à ceux qui ne l'ont pas, ou trop peu.
Mais aucun ne s'affichait de la sorte, délibérément comme un parti politique ayant pour ambition de s'inscrire dans le jeu démocratique, à commencer par la participation aux échéances électorales.
C'est que les difficultés sont nombreuses, pour qui prétend parler au nom "de la banlieue" ou "des cités". La première, non des moindres, est la très faible participation des populations concernées aux scrutins électoraux. Comment s'adresser à une population qui ne vote pas ou peu, comment la mobiliser? Et comment prétendre parler au nom de cette population sans recueillir ses suffrages ?
Autre difficulté, majeure, le risque du communautarisme. Une tentation qui mine largement les banlieues, y attise ou y entretient les conflits et encourage les replis sur soi. Comment empêcher cette pente naturelle de tout groupe humain confronté à des situations difficiles ou des conditions hostiles?
C'est à ces questions que le "Parti de la banlieue" devra répondre s'il veut être crédible.
Néanmoins, Abdel-Malik Djermoune n'est pas un inconnu en Seine-Saint-Denis. Cet attaché territorial pour la citoyennenté d'Aubervilliers fut responsable du "Mouvement des citoyens" au début des années 2000, membre du collectif "Banlieue respect", Membre fondateur du "Cercle de la Diversité Républicaine", responsable local de "République Solidaire", fondateur de la CFDT interco d'Aubervilliers, entre autres. Ses activités militantes de terrain, toujours impliqué dans la citoyenneté, sont nombreuses et anciennes.
Mais le pari n'est pas encore gagné!