Un office HLM de la Seine-Saint-Denis, Plaine commune habitat, attaque l’Etat en justice pour demander un renfort du nombre de policiers nationaux. Le bailleur social demande des "conditions minimales de sécurité" et dénonce "une véritable explosion des actes locaux de violence".
Plus de policiers, pour plus de sécurité. C’est la requête formulée par un bailleur social de la Seine-Saint-Denis devant le tribunal administratif de Montreuil, et déposée le 3 novembre. L’office HLM Plaine commune habitat attaque l’Etat en justice pour que "soient enfin restaurées des conditions minimales de sécurité".
Implanté sur sept communes du 93, dont Saint-Denis et Aubervilliers, le bailleur social dénonce "une véritable explosion des actes locaux de violence et de délinquance", et affirme que le trafic de drogue a atteint "un tel degré d'importance qu'une partie considérable des cités de l'office en est devenue le sinistre théâtre, avec les peurs, les risques, les dangers que cela entraîne inéluctablement".
Une procédure "inédite"
L’office HLM, qui gère un total de 18.000 logements, souligne le manque de policiers nationaux : selon lui, les effectifs en Seine-Saint-Denis n’ont pas augmenté depuis 1999, alors que la population a grandi de 25 %. Pour le bailleur, 500 agents de police seraient nécessaires au commissariat de Saint-Denis, contre près de 280 aujourd’hui.La procédure initiée, qui assigne l’Etat en justice, est "inédite pour un office public HLM" selon Plaine commune habitat. En réponse, la préfecture de la préfecture de Seine-Saint-Denis juge que la requête n’aurait pas de "fondement juridique sérieux". En septembre dernier, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé plus de 300 policiers supplémentaires en Seine-Saint-Denis, après l'agression mortelle d'un couturier chinois à Aubervilliers, en août.