Jeudi 19 mai, une élue Europe-Ecologie a provoqué une polémique en qualifiant de "pathétique" "l'énonciation" de témoignages de victimes du terrorisme. Elle réagissait à la proposition de Valérie Pécresse d'organiser des conférences dans les lycées contre la radicalisation
Latifa Ibn Zlaten et Samuel Sandler étaient les invités d'honneur du conseil régional d'Ile-de-France. Ce sont tous les deux des parents de victimes de Mohammed Merah.
Ils sont les parrains du cycle de conférences "Les Grands témoins contre le terrorisme" que veut mettre en place Valérie Pécresse dans les lycées dans le cadre de la lutte contre la radicalisation.
Une initiative qui ne plait pas à Bénédicte Monneville, élue du groupe EELV. Elle a qualifié de "pathétique", "l'énonciation" des témoignages de victimes du terrorisme. Des propos tenus en pleine séance en présence de Latifa Ibn Zlaten et Samuel Sandler qui ont provoqué un tollé et un rappel à l'ordre immédiat de Valérie Pécresse.
"Des propos abjects" pour l'élue LR Florence Portelli qui a aussitôt demandé une suspension de séance. Un discours également condamné par Franck Cecconi, président du groupe UDI qui a réclamé une réunion des présidents des divers groupes politiques.
Hémicycle debout après les témoignages de S. Sandler & @Latifa76300. Seule @BenMonville EELV reste assise #LycéesIDF pic.twitter.com/PuQHfJ7K5Q
— J'ai choisi Valérie (@avecValerie) 19 mai 2016
Communiqué de @solere92 (président @repidf) après les propos scandaleux de @BenMonville sur #terrorisme. #LycéesIDF pic.twitter.com/BACB7T3Ugr
— Républicains IDF (@repidf) 19 mai 2016
Mais l'élue de Seine-et-Marne assume ses propos et rappelle le sens initial du mot pathétique, qui fait appel à l'émotion, considérant que cette seule dimension ne permet pas d'appréhender la complexité du terrorisme.
"Je ne comprends pas que mes propos aient choqué l'assistance. Ce qui m'interroge, c'est pourquoi l'assistance n'est pas choquée par la proposition de Valérie Pécresse qui retire absolument toute complexité au phénomène du terrorisme, qui le réduit à l'expression de témoins directs, qui est certes absolument importante parce qu'elle est édifiante pour nos lycéens, mais qui n'est pas suffisante", explique Bénédicte Monneville.
"Elle ne permet pas de comprendre les sytèmes politiques et sociaux qui générent des phénomènes comme celui-là. Elle ne permet pas la comparaison, d'avoir un peu de distance critique", poursuit-elle.
"Ce à quoi on a assisté, c'est de la mise en scène, du théâtre. C'est de la communication. Pour moi l'expression indignée de Madame Pécresse, cela relève du théâtre parce qu'elle n'a pas écouté ce que je disais", conclut-elle.
L'élue a reçu le soutien de son groupe qui dans un communiqué se déclare "sidéré par la sur-théâtralisation qui a été faite autour de l’utilisation du mot « pathétique » lors de l’intervention de sa conseillère régionale Bénédicte Monville-De Cecco et de l’intolérance à des propos divergents de l’assemblée régionale".
Le Front national a défendu la liberté d'expression, estimant par la voix de Jean-Lin Lacapelle que "notre collègue d'Europe-Ecologie n'avait pas dépassé les bornes".