Les pouvoirs publics vont devoir réagir rapidement s'ils ne veulent pas se trouver face à un scandale. On savait que des déchets d'anciennes mines d'uranium étaient utilisés en remblai. A Guérande on découvre dans un chemin des émissions de radioactivité 3000 fois supérieures à la dose acceptable!
Un petit chemin sinueux dans la campagne en bordure de Guérande. Les deux experts de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) ont sorti leur matériel de mesure. Rapidement, le DG5 émet un son aigû. Pas de doute, le chemin à cet endroit est chargé de déchets d'uranium. Au delà des relevés communiqués dans les fiches d'Areva. Mais on n'est pas au bout de nos surprises. Dans le virage, l'appareil s'affole. L'écran affiche un chiffre surprenant : 200 000. Bruno Chareyron, l'ingénieur de la CRIIRAD nous invite à passer de l'autre côté du chemin pour ne pas trop nous exposer aux radiations.
1000 à 3000 fois la dose normale
Dans ce chemin, comme dans d'autres dans la région, on a utilisé des remblais provenant d'anciennes mines d'uranium locales. Des matériaux soi-disant inoffensifs classés comme "stériles". Mais il peut s'y trouver quelques pierres hautement radioactives. "Ici, on est à des doses 1000 à 3000 fois supérieures à la normale, nous dit Bruno Chiron, l'ingénieur de la CRIIRAD. AREVA le sait, l'administration aussi mais rien n'est fait." Jean-Louis Borloo, ministre de l'écologie de 2007 à 2010, avait fait voter une loi contraignant Areva à établir une cartographie de ces lieux qui en France avaient reçu des remblais provenant de mines d'uranimum. Sollicité par un collectif local "Cap radioactivité", la CRIIRAD est venue faire ses propres relevés. Et les résultats sont inquiétants.Areva doit revoir sa méthode de travail...
Mireille Bourdon du collectif "Cap Radioactivité" a assisté aux relevés réalisés par la CRIIRAD dans ce chemin. "Areva doit revoir sa méthode de travail, nous dit-elle, nous constatons que la radioactivité sur place est bien supérieure aux chiffres officiels !" De son côté Laurent Boulo, conseiller municipal de Guérande, subdélégué à l'environnement annonce que la ville va dès ce mardi alerter les services compétents de la Préfecture pour que des mesures soient prises. Au minimum un affichage alertant les passants, au mieux la dépollution de ce chemin.
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C'est un documentaire de Romain Icard et Emmanuel Amara qui a alerté les habitants de la presqu'île guérandaise. Diffusé sur France 3 dans "Pièces à Conviction" en 2009, ce documentaire révélait l'existence de ces remblais radioactifs. En venant à Guérande, la CRIIRAD savait par les fiches d'AREVA qu'il y avait des zones contaminées... mais pas à ce point.