L’Intersyndicat national des internes (ISNI) a déposé un préavis de grève de 24h pour ce lundi 17 novembre pour dénoncer leurs conditions de travail. A Amiens, la grève est peu suivie parmi les 450 internes en médecine du CHU.
Le principal syndicat d'internes en médecine (généralistes et spécialistes) entend ainsi relancer les discussions avec le gouvernement sur la réforme de leur temps de travail après une réunion avec le Ministère de la Santé mercredi dernier qui n'a rien donné.
Avec Jérôme Pinot, interne en pneumologie et Amandine Zaatar, interne en anesthésie - réanimation/Reportage de PGC et Benoît Henrion
Propos recueillis par PGC et Benoît Henrion
L'Intersyndicat national des internes (Isni) a dénoncé jeudi dans un communiqué "l'attitude méprisante et irrespectueuse du cabinet de Marisol Touraine, ministre de la Santé", à l'issue de cette réunion infructueuse.
L'Isni appelle les internes "à débuter le mouvement dès lundi avant d'autres mobilisations plus longues dans les semaines à venir" ce lundi 17 novembre.
Dans un avis rendu en mars, la Commission européenne avait épinglé la France, estimant que les internes français passaient trop d'heures dans les hôpitaux (60 en moyenne, selon une étude de l'Isni), alors que la législation européenne impose une semaine de 48 heures maximum.
Pour rentrer dans les clous européens, le ministère de la Santé envisage de réduire les obligations de service des internes, actuellement découpées en 11 demi-journées, dont 2 consacrées à la formation.
"Le gouvernement propose de passer à 8 demies-journées de travail, plus une demi-journée de formation, et une demi-journée de temps personnel", explique à l'AFP le président de l'Isni, Emmanuel Loeb. Mais pour garantir "plus de flexibilité" aux internes sans diminuer la qualité
de leur formation, l'Isni demande que la demi-journée supprimée soit fixée au samedi matin, avec une semaine de travail bornée du lundi au vendredi. Le travail du samedi matin serait ainsi compté comme une garde, mieux rémunéré.
Pour M. Loeb, cette solution est la seule viable, le texte du gouvernement étant d'après lui "inapplicable" dans les faits: "En bornant la semaine du lundi au vendredi, on crée un système facile à comprendre pour tout le monde", poursuit-il. Il rappelle, à titre d'exemple, que le repos de sécurité (une pause de 11 heures obligatoire après une garde de nuit) n'est pas respecté dans 20% des cas.
Dans un courrier envoyé fin octobre, plusieurs instances hospitalières avaient fait part de leur inquiétude à Marisol Touraine face aux impacts budgétaires et
organisationnels qu'entraîneraient selon eux les revendications de l'Isni.