Les départements de l'Aisne et de l'Oise sont parmi les deux plus grands espoirs du Front national pour les élections départementales de mars, même si une victoire serait, selon un cadre du parti, "une prouesse".
Marine Le Pen l'a annoncé : aux élections départementales des 22 et 29 mars, "le FN sera le premier parti de France en nombre de candidats". A lui seul, le parti sera présent dans plus de neuf cantons sur dix pour ces départementales nouvelle mode, volontiers présentées comme des "mini-législatives" au regard de l'agrandissement des cantons.
Mais le front national va-t-il gagner un département ? Peu probable, car comme le rappelle le chercheur Jean-Yves Camus, ce scrutin, par son fonctionnement, "est quand même le plus défavorable au FN". Tous les espoirs sont néanmoins permis pour tout le monde.
L'Aisne, "heureuse surprise" de Marine Le Pen ?
Là où d'autres partis voient au moins un département tomber dans la besace du FN, Marine Le Pen promet que ce serait "une heureuse surprise". Un membre du bureau exécutif du Front national le pense aussi : "Les plus gagnables seraient le Vaucluse et l'Aisne, mais ça resterait une prouesse."
En pôle position, l'Aisne. Deux spécialistes de la Picardie abondent : le chercheur Joël Gombin, interrogé par FranceTVinfo.fr, mise en priorité sur ce département. Il faut dire qu'aux dernières élections, les européennes de 2014, le Front national a obtenu dans 40 des 41 cantons de l'Aisne un score supérieur à 12,5% des inscrits, synonyme de qualification au second tour. Le maire de Villers-Cotterêts (Aisne) et patron FN du département, Franck Briffaut, estime que "si (son parti) doit en gagner un, c'est la probabilité la plus forte".
L'Oise et le Var seront aussi particulièrement scrutés. L'Oise est une ancienne terre frontiste et le FN a obtenu aux élections européennes de 2014 un score supérieur à 12.5% des inscrits - synonyme de qualification pour le second tour - dans 34 des 41 cantons que compte le département. "L'Oise peut être une situation de 3e tour", explique ainsi Michel Guiniot, patron local du FN. Pourtant, il y aura "très peu de triangulaires" mais davantage de duels en France, selon Marine Le Pen.
Continuer de siphonner les voix de l'UMP
Un ténor de l'UMP a fait ses comptes : 1.000 duels UMP-FN, 300 PS-FN, et 700 UMP-PS ; et à chaque fois l'occasion d'observer comment le FN fera pour rassembler une majorité... Nicolas Sarkozy a mis en garde jeudi ses troupes contre tout écart : "Tout responsable UMP qui conclura un accord avec le FN sera immédiatement exclu".
La droite veut stopper l'érosion de son assise électorale alors que le Front National lui pique ses électeurs ou adhérents, voire en fait ses propres candidats pour les départementales : Marine Le Pen a dénombré les candidats ralliés depuis 2012, avec notamment 15 ex-membres de l'UMP ayant occupé des fonctions dans le parti ou électives et 32 ex-UMP sans fonctions.
Au-delà de la "cerise sur le gâteau", dixit Mme Le Pen, que constituerait le gain d'un ou plusieurs départements, le FN devrait surtout obtenir "de très nombreux élus" - plus en tout cas que ses 15,1% et deux élus de 2011 - dans toute la France, un facteur d'implantation locale accrue.
