La guerre judiciaire n'est pas finie entre les anciens candidats à la mairie d'Abbeville. Patricia Chagnon (FN) a été mise en examen pour diffamation, jeudi 28 mai, suite à une plainte déposée par le socialiste Nicolas Dumont. Elle réagit.
Qu’on se le dise, la guerre judiciaire n’est pas finie à Abbeville. Les anciens concurrents des municipales de 2014 s’écharpent par recours interposés. Dernière nouvelle en date : la Front National Patricia Chagnon a été mise en examen pour diffamation, jeudi 28 mai, suite à une plainte déposée par le maire PS Nicolas Dumont.
Elle est poursuivie pour des propos tenus dans un tract, une tribune au magazine municipal et un billet de blog. A chaque fois, la candidate du "Rassemblement Bleu Marine" sous-entendait que Nicolas Dumont (PS) avait utilisé les moyens de la mairie pour se faire réélire à Abbeville.
Une accusation qui récemment été balayée par le Conseil d'Etat, dans une autre procédure, lancée par Patricia Chagnon et son homologue UMP Stéphane Decayeux, pour faire annuler (en vain) l'élection du maire d'Abbeville.
Patricia Chagnon relativise
Patricia Chagnon a réagi, mercredi 29 mai. "La mise en examen est quasi systématique dans ce genre d’affaire, je la prend avec sérénité, assure-t-elle. Je n’ai absolument rien à me reprocher."
L’ex-candidate rappelle que son mouvement progresse "à chaque scrutin" à Abbeville et estime que "la présence du Front National dérange". Dans ce contexte, elle juge la plainte de Nicolas Dumont "grotesque mais pas surprenante".
Dans la politique, beaucoup de choses sont dites...
Est-il grotesque d’attaquer une candidate parce que l’on considère qu’elle a dépassé les bornes du bon débat républicain ? La frontiste le pense. "C’est très dommage d’utiliser la justice pour ce genre de chose, confie-t-elle, relativisant les faits. Je pense que quand on est dans la politique, beaucoup de choses sont dites. Si des propos ont été tenus, ils l’ont été dans le cadre d’une campagne politique. On était en campagne !"
Nicolas Dumont lui-même déjà condamné
Selon Nicolas Dumont, il y a bel et bien "un cadre" à ne pas dépasser. En novembre, il déclarait à propos de sa plainte et de Patricia Chagnon : "Quand on veut donner des leçons de morale et de moralité aux uns et aux autres, il faut se les appliquer à soi-même. Le droit est fait pour protéger l’honneur et la dignité des élus."
Hier menacé de perdre son mandat, le maire d’Abbeville est en train de retourner la situation : en appel devant le Conseil d’Etat, il a obtenu la validation de son élection, et voilà que son adversaire FN est maintenant dans le collimateur de la justice.
Toutefois, Nicolas Dumont a lui-même été condamné, mardi 14 avril 2015, par le tribunal correctionnel, pour diffamation à l’égard de l’ex-candidat UMP Stéphane Decayeux. En cause : le tract qu’il avait distribué la veille du scrutin ; le même tract qui a failli lui valoir l’annulation de l’élection. Son avocat a fait appel.