Moteurs truqués Volkswagen : un premier procès à Soissons (02)

Huit plaignants ont réclamé vendredi matin devant le tribunal de Soissons (02) le remplacement de leur véhicule par Volkswagen. Il s'agit du premier procès en France lié à l'affaire des moteurs truqués : des véhicules ont été équipés de logiciels faussant le résultat des tests antipollution.

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Huit clients, habitant dans l'est de la France et en région parisienne ont assigné Volkswagen France en référé devant le tribunal de Soissons, car le siège de la filiale française se situe à Villers-Cotterêts dans l'Aisne. C'est la première fois que le géant de l'automobile allemand se retrouve devant la justice en France dans le cadre de l'affaire des moteurs truqués.

L'avocat des plaignants, Me Emmanuel Ludot, a fait le choix de cette procédure civile, plus rapide selon lui. Les propriétaires demandent le remplacement pur et simple des voitures, estimant que la simple réparation par le constructeur lui-même ne suffit pas. Aux Etats-Unis, plusieurs personnes ont obtenu des véhicules neufs.

Me Ludot souligne que même après réparation, les véhicules perdront leur label eco-taxe et le prix sera forcément dévalué à la revente.


Pas de tromperie selon Volkswagen

Les avocats de Volkswagen France contestent la procédure engagée à Soissons, car les propriétaires auraient dû, selon eux, attaquer directement le constructeur allemand et non sa filiale française. Devant le tribunal, ils ont par ailleurs estimé qu'il n'y avait pas eu de volonté de tromperie, ni de remise en cause de la sécurité du véhicule. Il n'y aurait donc aucune raison de remplacer les automobiles.

La décision a été mise en délibéré au 22 avril 2016.


Des manipulations reconnues par Volkswagen

Fin septembre 2015, dans un communiqué, le constructeur allemand Volkswagen a publié une déclaration de son président Martin Winterkorn, reconnaissant qu'après avoir testé les véhicules diesel du groupe, « des manipulations violant les normes environnementales » avaient été détectées.

L'escroquerie remonterait à 2005. Onze millions de véhicules ont été équipés de moteurs truqués, capables de détecter les phases de test pour, pendant celles-ci, respecter les normes d'émission de NOx, qu'ils dépassent le reste du temps.



Réaction d'Amandine Duhayer, plaignante / Propos reccueillis par Rémi Vivenot et Yves-Olivier Ebé

 

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