La prison de Liancourt, dans l'Oise, accueille plus de 600 détenus, parmis lesquels entre dix et quinze sont identifiés comme radicalisés. Ils sont surveillés, mais les signalements effectués par le personnel de l'administration pénitentiaire ne débouchent pour l'instant sur rien.
"Oui, nous devons combattre en prison, parce que c'est là où il y a bien sûr ces processus de radicalisation. Sur internet -nous avons avancé beaucoup déjà sur ce sujet-là mais il faudra sans aucun doute aller plus loin", a déclaré M. Valls à l'Assemblée mercredi.De Mohammed Merah à Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attentats de Paris, tous sont passés par la case prison pour des actes de petite délinquance.
Comment repérer des détenus en voie de radicalisation ?
"C'est l'observation au quotidien, ça passe par des trucs tout bêtes, comme le changement du régime alimentaire, le fait que du jour au lendemain, une personne refuse de parler au personnel féminin, le fait que la personne s'isole sur soi-même, qu'elle n'assiste plus à certains activités [...], c'est tout ces petits élements d'informations qu'il faut rassembler pour voir le tableau d'ensemble" détaille Jérémy Jeanniot, secrétaire FO pénitentiaire à Liancourt.
Que faire des détenus radicalisés ?
Le plus souvent, les signalements effectués par l'administration pénitentiaire ne débouchent sur rien. Les mesures prises après l'attentat de Charlie Hebdo ne sont pas encore appliquées.
"Entre le discours et les actes, le problème, c'est toujours les crédits. Quand vous voyez l'état des prisons françaises en ce moment, force est de constater qu'il y a un certain nombre de chantiers en cours, et celui-là en est un autre", explique l'avocat Guillaume Demarcq, membre de l'Observatoire International des Prisons.
"C'est facile de faire la vidange du cerveau, donc il faut choisir des gens compétents, diplômés, qui peuvent parler avec ces gens [...] pour corriger leur mauvaise interprétation de l'Islam ", réagit Zerzour Okbi, aumonier de confession musulmane.
Dans la prison de Liancourt, dans l'Oise, une quinzaine de détenus sont identifiés comme radicalisés.
Intervenants Jérémy Jeanniot
Secrétaire FO pénitentiaire Liancourt, Guillaume Demarcq
Avocat membre de l’Observatoire International des Prisons, Zerzour Okbi
Aumonier de confession musulmane
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