Deux-Sèvres : une PME de 44 salariés en péril après une escroquerie au "faux président"

Une PME de Bressuire, dans les Deux-Sèvres, est menacée par de graves difficultés financières après avoir été victime d'une escroquerie au "faux président", un escroc qui a siphonné cet été sa trésorerie de quelque 1,6 million d'euros. Les salariés sont abasourdis.

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Des malfaiteurs ont usurpé mon identité pour passer des mails adressés à notre responsable administrative et financière qui, malheureusement, a mordu à l'hameçon."
Jean Brossier, président de BRM mobilier

La responsable administrative et financière mise sous pression

Jean Brosset, le vrai président de cette société spécialisée dans l'aménagement de médiathèques et bibliothèques, qui emploie 44 personnes, a tenu une conférence de presse pour expliquer la situation dramatique dans laquelle se trouve son entreprise. Il a expliqué que des escrocs -visiblement très bien renseignés sur l'organigramme et les ressources financières de la PME-  ont commencé par utiliser des adresses mail imitant celle du président. Puis ils se sont présentés comme des cabinets d'avocats pour mettre sous pression la responsable administrative et financière de la PME, une femme pourtant très expérimentée qui travaillait à ses côtés depuis 30 ans et qui a été mise à pied à titre conservatoire.

Dès le 21 juillet, les escrocs obtiennent de leur victime l'envoi d'un premier virement bancaire vers la Thaïlande, un fait insolite qui pousse la banque à demander une confirmation, qu'elle obtiendra. Car les escrocs avaient pris soin d'adresser des instructions très pressantes à la responsable de BRM : il s'agissait selon eux "d'une opération extrêmement confidentielle, d'une OPA sur un concurrent et pour le rachat d'une usine en Chine" qui nécessitait la plus grande discrétion.

Manipulation psychologique

Une "manipulation psychologique" qui va permettre d'autres virements à des destinataires vers Hong Kong et Bangkok, sept au total pour un montant cumulé de 1,6 million d'euros. "Ce sont des gens très bien informés, ils connaissaient précisément le montant disponible sur nos comptes, beaucoup plus élevé que d'ordinaire car nous venions de toucher une grosse somme début août. Et c'est à partir de là qu'ils ont fait le forcing", allant jusqu'à puiser dans le découvert autorisé par la banque, déclare le président de la société.

Jean Brosset n'a découvert l'escroquerie que le 1er septembre et a immédiatement porté plainte auprès du procureur de la République de Niort. Il a peu d'espoir de récupérer les fonds détournés vers l'Asie. Les escrocs ont-ils obtenu des informations confidentielles en piratant le système de l'entreprise auprès des banques? "J'espère que l'enquête le dira, mais ce n'est pas la première fois qu'on usurpe mon nom", déplore M. Brossier.

Le président de BRM, qui va devoir placer la PME entre les mains du tribunal de commerce de Niort, avec comme issue probable le dépôt de bilan, recherche désormais un repreneur. Les actionnaires de BRM mobilier ont en effet injecté plus d'1,5 million d'euros dans l'entreprise ces trois dernières années et estiment ne plus pouvoir la soutenir dans une telle situation financière.


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