Mort de Chloé Boissinot : le combat d'une mère

Sept mois après les attentats de Paris, la mère de Chloé Boissinot, Elisabeth, ne se décourage pas. Après la polémique lancée à la suite de ses propos sur l'aide juridictionnelle dont bénéficie Salah Abdeslam, elle revient sur ces semaines éprouvantes sous le feux de la rampe.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Elle apparaît forte et déterminée dans les studios de France 3 Poitou-Charentes, mais reste profondément meutrie par l'assassinat de sa fille, Chloé. Elisabeth Boissinot ne voit de salut que dans l'action : "Mon mari trouve que je remue le couteau dans la plaie, mais j'ai besoin de me battre."

Si résolue soit-elle, ces dernières semaines ont mis à l'épreuve le courage de la mère de famille. Depuis qu'elle a fait part de sa colère sur les réseaux sociaux, Babette Boissinot est sollicitée par tous les médias locaux et nationaux : "A chaque fois, je revis ce drame. Mais j'ai aussi l'impression d'être plus près de Chloé." Quand vient la nuit, il lui est difficile de trouver le sommeil : "Quand je m'endors, je vois les visages de Chloé et de Salah Abdeslam. Ils finissent par se confondre parce que je pense beaucoup à lui en ce moment. Je ne veux pas qu'il soit défendu par des avocats qui vont essayer de diminuer sa peine."

Et coup de massue, à la fin du mois d'avril, la famille Boissinot reçoit l'avis d'imposition de Chloé : la jeune femme décédée doit verser 900 euros au fisc. Pas question pour la mère de la victime : "l'Etat devrait avoir un peu de compassion pour les familles de victimes". Quelques heures plus tard, elle apprend que Salah Abdeslam bénéficie de l'aide juridictionnelle et ne tarde pas à faire le rapprochement : "l'argent des impôts de Chloé, l'argent de mon travail va servir à payer la défense de l'assassin de ma fille, s'insurge-t-elle. Je ne peux pas l'accepter".

Elle se sent abandonnée par les pouvoirs publics

Depuis, son avocat lui a demandé de lui fournir des attestations permettant de certifier que les Boissinot étaient une famille unie : "Comment justifier l'amour qu'on a pour ses enfants ? Moi, je ne sais pas. Je les aime mais apparemment cela ne suffit pas. Il faut des preuves."

Dès le début de la procédure, Elisabeth Boissinot s’est sentie abandonnée par les pouvoirs publics, dont elle n'a plus de nouvelles. Sa dernière tentative a été tout aussi infructueuse : sa lettre envoyée au président de la République envoyée il y a une dizaine de jours n’a reçu aucune réponse de l’Elysée.

La mère de Chloé refuse aujourd’hui de voir un psychotraumatologue. "Je suis allé voir un psy au début mais il ne m’apportait pas de réponse. Et que pourrait-il bien me dire ?". Elisabeth Boissinot a donc choisi de traverser cette épreuve en famille, entourée de ses proches. Tous viennent aussi en aide au petit ami de Chloé, rescapé des attentats de Paris. Le jeune homme, légèrement blessé au bras, ne se remet pas de la tragédie dont il a été témoin : "Il ne sait plus se poser, il ne peut plus travailler. Il mettra encore du temps à s’en remettre."

Emue par le soutien des internautes

Prochaine étape pour Elisabeth Boissinot : se rendre à Paris à une réunion d’information organisée le 24 mai prochain par l’association "13 Novembre", fondée par des victimes et leurs proches. Ce sera l'occasion pour elle de retrouver deux familles endeuillées avec qui elle a sympathisé. Toutes partagent la même douleur, celle qu'il est difficile d'imaginer avant de ne l'avoir éprouver : la perte d'un enfant.

Même si ces épreuves sont éprouvantes, Babette Boissinot se sait désormais soutenue par des milliers de personnes. Au maquillage, avant d'entrer sur le plateau du Midi Pile, nous lui avons appris qu’une pétition demandant que "la famille de Salah Abdeslam paie son avocat et non le contribuable" avait réuni plusieurs dizaines de milliers de signatures. A l'heure où sont écrites ces lignes, elle compte plus de 150 000 soutiens.

Cette proposition fait polémique. Elisabeth Boissinot estime qu'il est "inacceptable que l'argent du contribuable finance la défense de terroristes ou de violeurs". Mais refuser l'aide juridictionnelle à quelqu'un soupçonné d'un crime grave pourrait remettre en cause l'égalité devant la loi, un principe constitutionnel cardinal. 

Retrouvez l'intégralité de l'interview d'Elisabeth Boissinot :

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information