Entre les deux hommes forts du département des Alpes-Maritimes, s'annonce une guerre fratricide, concernant le positionnement du parti Les Républicains par rapport au président de la République Emmanuel Macron.
Je ne dois cette victoire, qui est la plus belle de tout mon engagement politique, qu'aux Niçoises et aux Niçois.Ce sont les premiers mots d'Eric Ciotti, quand il a appris sa réélection à l'Assemblée Nationale. Manifestement très ému, le président du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, candidat à sa propre succession, vient d'apprendre son score, plus de 56% des voix face à une adversaire LREM! Caroline Réverso-Meinietti dont il salue la campagne, menée dit-il avec qualité et dignité. Les mots durs sont pour son propre camp.
Sans le nommer, Eric Ciotti vise Christian Estrosi, dont il a été le directeur de cabinet avant de se lancer en politique sur son nom. L'heure de la clarification viendra, dit-il, au plan national, et au plan départemental.C'est la victoire de la fidélité, de l'amitié, contres des vents contraires, malgré les coups bas menés par ma propre famille politique.
Dès les premiers résultats connus, le maire LR de Nice a fait connaître sa position sur les réseaux sociaux.
Avant même l'élection du président Emmanuel Macron, avant même la vague La République en Marche ! du premier tour, Christian Estrosi s'était déclaré résolument "macron-compatible". Une posture que ne partage résolument pas Eric Ciotti, qui considère cette attitude irresponsable et illégitime car elle a fait perdre des dizaines de places de députés.
Ceux qui par leur comportement nous ont fait perdre des députés n’ont plus leur place dans notre famille pol. #circo0601 #législatives2017
— Eric Ciotti (@ECiotti) 18 juin 2017
Christian Estrosi, lui, demandait dès ce dimanche "un débat sur la ligne du parti, sur ses valeurs et sur la confiance apportée au gouvernement .
C'est la plus lourde défaite de l'histoire de notre famille politique sous la Vème république. #Legislatives2017 pic.twitter.com/FA2FL1WPGT
— Christian Estrosi (@cestrosi) 18 juin 2017
Il souhaite que ce débat ait lieu "au bureau politique et avant la réunion du groupe parlementaire".
Nous n’avons pas été entendus, nous en payons le prix. #legislatives2017
— Christian Estrosi (@cestrosi) 18 juin 2017
Christian Estrosi réclame un "bilan", et un débat sur la ligne" estimant qu'il est "temps que son parti parle de nouveau aux classes moyennes et populaires".
Nul doute que ces derniers scrutins laisseront des traces au sein des Républicains azuréens. Les militants venus fêter la victoire d'Eric Ciotti voyaient déjà l'avenir en clamant "La mairie! La mairie!"