Huit suspects, dont trois mineurs, sont présentés ce samedi à un juge d'instruction antiterroriste. Présumés proches de la mouvance d'extrême-droite, ils sont suspectés d'avoir projeté des actions violentes notamment contre Jean-Luc Mélenchon et Christophe Castaner.
Le groupe baptisé "OAS" projetait des actions violentes contre des politiques ou des mosquées. Les membres, huit personnes dont trois mineurs, doivent être présentés samedi à un juge d'instruction dans l'enquête sur l'organisation fondée par le militant d'ultradroite Logan Alexandre Nisin.
Ces hommes sont âgés de 17 à 29 ans. Ils devraient être mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteintes aux personnes", a précisé le parquet de Paris. Ce dernier demande le placement en détention provisoire de sept d'entre eux et un contrôle judiciaire pour un mineur.
Mardi, les services antiterroristes avaient mené un coup de filet quatre mois après l'interpellation de Logan Alexandre Nisan, un ancien militant de l'Action Française Provence, organisation royaliste qui avait multiplié les provocations musclées autour de Marseille et d'Aix-en-Provence avant l'été.
La mère du militant relâchée
Arrêté à Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône, le jeune homme de 21 ans avait été mis en examen en juillet dans ce dossier mené par un juge antiterroriste en lien avec la sous-direction antiterroriste (SDAT)
et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Parmi les dix personnes interpellées dans la région de Marseille et en région parisienne et placées en garde à vue, deux ont été relâchées, dont la mère du militant.
"Le groupe avait pour projet de commettre des actions violentes aux contours imprécis", a souligné une source proche du dossier. Parmi ses cibles potentielles, l'organisation envisageait de s'en prendre à des
"lieux de culte", dont des mosquées, des "personnes d'origine nord-africaine ou personnes noires", des "militants anti-fascistes" ou des "hommes politiques".
Racketter des chefs d'entreprises
L'enquête a montré que "l'organisation prévoyait des achats d'armes et d'effectuer des entraînements paramilitaires. Certains d'entre eux s'étaient déjà entraînés aux tirs", a relaté la source proche du dossier.
Le groupe projetait également "de racketter des chefs d'entreprises afin de financer l'organisation et notamment des achats d'armes". Un véhicule avait été volé le 21 juin. Le parquet a demandé la mise en examen de deux des suspects pour ce "vol en relation avec une entreprise terroriste" dans lequel est également impliqué Logan Alexandre Nisin.
"Volonté de faire le buzz"
Le jeune homme avait attiré l'attention des enquêteurs car il était l'administrateur d'une page Facebook à la gloire de l'extrémiste de droite norvégien Anders Behring Breivik, auteur d'une tuerie qui a fait 77 morts en Norvège en 2011.
"Sans nier la réalité des faits reprochés, on était plus dans la provocation, par défaut de moyens et de volonté d'aller jusqu'au bout, que dans des véritables projets d'attentat", a expliqué l'avocat de M. Nisin, Me Eric Bourlion, évoquant, derrière des "conversations sur internet", "la volonté d'un gamin de
21 ans de faire le buzz".
Le mouvement royaliste Action française (AF) affirme qu'aucune des personnes interpellées n'était
connue du mouvement.