Dans Fous d'Animaux, documentaire de 52', diffusé ce lundi 25 avril après Soir 3, Vincent Desombre questionne, avec humour, cette part de nous-même qui échappe parfois à la raison. Mais qu'est-ce qui a motivé ce désir de travailler un tel sujet ? Quelques extraits et l'interview du réalisateur.
Quelques extraits
Vincent Desombre : Interview
Pernette Zumthor : Les animaux domestiques -surtout les chiens - semblent avoir compté dans votre enfance. Est-ce que ce film est né d'un regard nostalgique ?
Vincent Desombre : Oui, c’est le point de départ du film. Quand j’étais enfant, les chiens faisaient partie du décor. Ils étaient un membre de la famille à part entière. C’était mes potes, mes copains de jeu mais aussi les confidents de mes secrets et de mes chagrins. Et puis, j’ai grandi et j’ai oublié ce sentiment. J’ai même commencé à trouver ridicules tous ces gens gâteux de leur toutous ou de leur matou. Dans ce sens, ce film est nostalgique, oui - mais la véritable question qui m’intéressait, c'était de comprendre ces passionnés que l’on caricature bien souvent. C’est un fait : ces personnages sont incompris, voire, ridiculisés par ceux qui n’ont pas d’animaux. Je voulais comprendre pourquoi et comment on s’attache à un chien, un chat, un cochon ou un serpent. Quel est ce sentiment ? Qu’est-ce-qu'il vient dire sur nous ? Aime-t-on vraiment un animal ou bien est-ce ce qu’il représente qui nous attire ?
PZ : Fous d'animaux brosse une galerie de portraits tout à fait à part. Aimer un cochon avec lequel on a un contact intellectuel (sic), s'occuper de ses lévriers comme de ses bébés chéris ou encore vivre avec des alligators rescapés de l'euthanasie ! voila des gens vraiment entiers. Comment les avez-vous trouvés ?
VD :Trouver ces personnages a été le travail le plus long. Ce sont eux qui portent le film. J’ai travaillé pendant plusieurs années pour une émission animale et j’ai un bon réseau de vétérinaires. Ils sont une très bonne source d’informations. C’est par l’un d’entre eux, que j’ai trouvé Priscilia, la stripteaseuse au serpent et Philippe qui partage sa maison avec deux alligators. C’est l’association « groin-groin » (si, si, ça existe) qui m’a mis en relation avec Joël. Sinon, les réseaux sociaux sont une vraie mine d’or. Les passionnés de concours de beauté canine les utilisent beaucoup.
Je cherchais donc des gens qui avaient envie de témoigner, qui vivaient une relation « extraordinaire », hors du commun, avec leur animal. Mais surtout, ce qui me semblait primordial, c'était que le spectateur soit en empathie avec eux. Ce n’est pas facile à cerner. La frontière entre l’empathie et la pitié est très ténue. Je voulais que ces gens émeuvent, fassent rire mais sans qu'ils attisent la moquerie.
PZ : Ont-ils tous conscience de former une bande à part ?
VD : Oui, ces passionnés d’animaux sont tout à fait conscients qu’ils sont l’objet de moquerie. Il n’est pas facile d’avouer que l’on aime un cochon ou un serpent. La majorité des gens trouvent ridicule d’écrire un poème à un cochon ou qu’un chien ait sa propre chambre. Mais ils assument ! Les animaux, c’est leur truc comme d’autres se passionnent pour les motos, les maquettes ou les collections de timbres.
PZ :Quel rapport vous semble le plus juste lorsqu'il s'agit d'animaux de compagnie ? Y a-t-il une mesure-étalon ou bien est-ce la dose d'amour qui compte ?
VD :Il serait présomptueux de ma part de fixer des limites à l’amour des animaux. C’est à chacun de trouver où placer le curseur. La seule limite est le bien-être et le respect de l’animal. Ces passionnés ne font de mal à personne…surtout pas à leur animal, au contraire, ils sont aux petits soins. Une grande partie de leur journée y est consacrée. Les concours de beauté canine par exemple regroupent des milliers d’amateurs. C’est un monde à part, un véritable show, à l’image des concours de beauté de Miss.
VOIR ET REVOIR
A voir Lundi 25 avril à 23h30 (après Soir 3)A revoir dès le lendemain de la diffusion sur notre site.