Le théâtre Théo-Argence voit la moitié de sa programmation de l'année prochaine voler en éclat. L'établissement municipal est dans le collimateur de la nouvelle municipalité (UMP) qui souhaite des spectacles "plus populaires et moins élitistes". Ce que réfute l'équipe du théâtre.
Depuis le renouvellement des élections municipales, rien ne va plus dans ce théâtre qui propose une quarantaine de spectacles tout au long de la saison. Mais aussi des ateliers avec la population locale, via la Fabrique, une structure qui gère le calendrier et les recrutements de professionnels du spectacle.
Sur les 38 oeuvres inscrites à partir de la rentrée prochaine, 18 seulement ont été retenues par l'adjointe à la culture. "Nous avons décidé de revoir légèrement la programmation du théâtre, explique sans rire Catherine Laval. Les habitants de la ville ont laissé entendre que la programmation leur déplaisait et qu'ils ne s'y retrouvaient pas vraiment. "
Faux, répondent en coeur les comédiens, metteurs en scène et auteurs qui travaillent avec l'établissement culturel soutenu dans la tempête par une vingtaine de théâtres dans l'Hexagone. Les pièces proposées depuis quatre ans, date de l'arrivée de la nouvelle directrice aujourd'hui dans l'oeil du cyclone, "étaient pour certaines contemporaines mais toujours accessibles aux spectateurs, quels que soient leurs milieux", fait remarquer Gilles Najean, comédien.
Une rencontre aurait eu lieu avec la directrice du théâtre, elle-même employée municipale et ne pouvant s'exprimer sans l'autorisation des élus, sous peine de mise à la porte ! L'équipe du théâtre déplore le manque d'explications aux décisions de coupe sombre imposée par la municipalité. Ils ont le sentiment que les choses se passent en coulisses.
Catherine Laval, également première adjointe de la ville, a donc ripoliné la programmation en inscrivant du vaudeville, de l'opérette et de la chanson française. Au programme : La Belle de Cadix, A la folie de Georges Feydeau. Et côté concerts, Mauranne, AuDen, Renan Luce et Paris Combo.