Un avocat lyonnais soupçonné d'antisémitisme

Alexis Dubruel, radié du barreau de Lyon, avait demandé la récusation d'un magistrat portant un nom juif, argant que l'un des protagonistes d'une affaire en cours de jugement avait des origines juives.

Un avocat lyonnais, Alexis Dubruel, qui avait demandé la récusation d'un magistrat
portant un nom juif, a comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Paris,
poursuivi par une association antiraciste.
L'affaire avait suscité une vive émotion. Elle avait commencé avec un banal
conflit familial autour d'une fillette. La grand-mère, défendue par Me Dubruel, avait
attaqué la mère en correctionnelle mi-2012 en l'accusant de ne pas respecter son droit
de visite.
Le juge Albert Lévy avait renvoyé sa décision sur d'éventuelles sanctions.
L'avocat, révolté par ce renvoi, avait demandé la récusation du magistrat,
mettant en cause son impartialité dans ce dossier "où le père de la prévenue s'appelle
Moïse".




"Il y a lieu de s'en tenir à de simples constatations patronymiques et
prénonymiques", écrivait l'avocat, argument qu'il a repris mardi devant le tribunal.
La partialité dont il accuse le juge "ne pouvait venir que d'une question
communautariste", a-t-il soutenu.
Il s'est à nouveau défendu de tout antisémitisme, expliquant avoir fait l'objet
de "menaces de mort de toute la communauté juive de France". "J'ai perdu des clients,
on fout ma vie en l'air", a-t-il dénoncé.
Pour l'avocat de l'association Mémoire 2000, Me Serge Tavitian, la "requête
odieuse" de Me Dubruel ramène "immédiatement à Vichy" et est "inadmissible dans un
Etat de droit, inadmissible dans les écritures d'un avocat".
"Cette infâmie commise par un avocat ne peut rester sans sanction", a déclaré le
président de l'association, Bernard Jouanneau.
La procureure a quant à elle estimé que l'on peut être "saisi" par un sentiment
"d'indignation", de "colère" à la lecture de la requête de l'avocat, "évidemment au
regard de la morale, c'est inadmissible".
Néanmoins, on ne peut pas, selon la magistrate, retenir le caractère public de
l'infraction de provocation à la discrimination raciale (techniquement complicité)
reprochée à l'avocat.
Comme la provocation non publique à la discrimination n'est pas un délit, mais
une contravention, les poursuites ne peuvent prospérer, selon elle, car une
association ne peut poursuivre qu'en matière délictuelle.
Pour la partie civile en revanche, le caractère public de l'infraction doit être retenu, car
la demande de récusation a été examinée en audience publique.
Ce n'est "pas le discours de Me Dubruel" qui est poursuivi, mais celui de "la
personne qu'il représente", a plaidé son avocat, Me François Dangléhant, qui est par
ailleurs l'un des conseils de l'humoriste controversé Dieudonné.
Jugement le 11 septembre. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité