"Citoyens, je veux vous dire ce soir (...) que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante". Ainsi commence le dernier discours de Jean Jaurès à Vaise du 25 juillet 1914. Six jours plus tard, il est assassiné, le 3 août : la guerre est déclarée.
Le 25 juillet 1914, dans un café populaire de Lyon, Jean Jaurès, prononce ce qui sera son dernier discours public avant son assassinat, six jours plus tard à Paris. (Retrouvez sur ce lien du site www.jaures.eu l'intégralité du discours) Cent ans après, plusieurs manifestations lui rendent hommage.
En ce jour de la fin juillet 1914, ils sont plus de 2.000 à se presser dans un café du quartier populaire de Vaise pour entendre le dirigeant socialiste.
Jaurès est venu soutenir le candidat de la Section française de l'internationale ouvrière (SFIO) Marius Moutet, à l'élection législative partielle organisée dans la 6e circonscription du Rhône, détenue depuis 1906 par un autre socialiste, décédé.
Mais d'élection, il ne sera guère question dans ce meeting alors que se multiplient les signes annonciateurs d'une guerre imminente. Et pour s'opposer à "la barbarie" qui menace, il appelle une nouvelle fois le mouvement ouvrier international à unir ses forces. (Lire extraits ci-dessous)
Six jours plus tard, le 31 juillet il sera assassiné à Paris, rue Montmartre, par Raoul Villain, alors qu'il est en train de dîner au Café du Croissant, près
du siège de "l'Humanité", le journal qu'il a créé. Deux jours plus tard, le conflit mondial éclate et la SFIO rejoint l'Union sacrée pour la guerre...
Le discours de Vaise a été l'occasion pour la municipalité de Lyon d'un hommage, à travers notamment une exposition, une conférence et une commémoration publique jeudi à la mairie du 9e arrondissement, en présence du maire PS de Lyon, Gérard Collomb.
Extraits
"Songez à ce que serait le désastre pour l'Europe: ce ne serait plus comme dans les Balkans une armée de 300.000 hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d'hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie"."Je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n'y a plus au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu'une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c'est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes, et que nous demandions à ces milliers d'hommes de s'unir pour que le battement unanime de leurs coeurs écarte l'horrible cauchemar"